Le grand patron de Rogers Communications a défendu mercredi la décision du géant des télécommunications d'augmenter les prix de ses forfaits cellulaires même si son entreprise affiche des revenus et des profits en hausse, faisant valoir que cela est nécessaire pour couvrir les coûts liés à la construction et à la maintenance de réseaux mobiles.

Selon Guy Laurence, le quatrième trimestre a vu la concurrence du secteur sans fil atteindre des niveaux d'intensité jamais vus dans l'histoire du pays. BCE [[|ticker sym='t.bce'|]] , Telus [[|ticker sym='t.t'|]]  et Rogers [[|ticker sym='rci.b'|]]  se sont chaudement disputé la première vague de clients signant des contrats de deux ans depuis que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a décidé de limiter les frais d'annulation, en 2013.

Malgré la ruée vers les nouveaux clients, les trois grands fournisseurs de services ont augmenté, plus tôt en janvier, les prix mensuels de leurs forfaits de 5$ pour les nouveaux clients.

M. Laurence a expliqué que la hausse des coûts de l'équipement de réseau après la récente chute du dollar canadien était l'une des dépenses qui avaient rendu nécessaires les hausses de prix, ajoutant que le prix quotidien d'un forfait sans fil restait inférieur à celui d'un café au lait.

«Si vous pensez au travail nécessaire pour construire, exploiter et mettre à jour un réseau national de téléphonie cellulaire, croyez-moi, c'est beaucoup plus de travail que de faire une tasse de café», a-t-il affirmé.

Les dépenses de Rogers pour le sans-fil ont augmenté de cinq pour cent au quatrième trimestre, et de neuf pour cent pour l'ensemble de l'exercice, tandis que les revenus de ce secteur ont progressé de quatre pour cent au quatrième trimestre et de cinq pour cent sur l'ensemble de l'année.

Rogers Communications a affiché mercredi un bénéfice de 299 millions $ pour son quatrième trimestre, et de 1,38 milliard pour l'ensemble de 2015, tous deux en légère hausse par rapport à l'année précédente.

Cependant, les résultats trimestriels ont raté les attentes des analystes, les activités de câble et de médias de l'entreprise ayant réduit la performance d'ensemble de Rogers.

La participation des Blue Jays de Toronto aux séries éliminatoires du baseball majeur, ainsi que l'ajout de 31 000 abonnés aux services sans fil post-payés, ont aidé à faire croître les revenus, mais ce gain a été contrebalancé par la faiblesse soutenue des ventes de publicités pour la télévision conventionnelle et les publications imprimées, ainsi que par la stagnation des revenus de câblodistribution.

Les revenus d'exploitation du quatrième trimestre se sont chiffrés à 3,45 milliards, en hausse par rapport à ceux de 3,37 milliards de la même période l'an dernier, mais en deçà du chiffre de 3,48 milliards attendu.

Rogers a indiqué qu'elle n'avait pas l'intention d'augmenter son dividende, malgré les prévisions de certains analystes, en raison des inquiétudes entourant le poids de sa dette sur son bilan.

L'entreprise a fortement dépensé ces dernières années. Elle a allongé 5,2 milliards pour obtenir les droits de diffusion de la Ligue nationale de hockey, en 2014, après avoir payé, plus tôt dans la même année, 3,3 milliards dans le cadre d'une enchère gouvernementale pour obtenir du spectre sans fil. En juin 2015, Rogers a annoncé qu'elle rachèterait le fournisseur de services sans fil en difficultés Mobilicity pour 465 millions.

Le bénéfice ajusté du quatrième trimestre de Rogers a reculé à 331 millions, comparativement à 355 millions un an plus tôt, et a raté les prévisions des analystes par 5 cents par action. Le bénéfice d'exploitation ajusté de Rogers, une autre donnée que Rogers utilise pour évaluer sa performance, a reculé à 1,226 milliard au quatrième trimestre, comparativement à 1,233 milliard un an plus tôt.