Si le nouveau téléphone de BlackBerry, le Priv, se vend comme des petits pains chauds, l'entreprise ne s'en vante pas.

Après environ un mois de ventes du nouvel appareil, BlackBerry est resté vague vendredi sur la performance de ce téléphone intelligent sur le marché, le premier de l'entreprise à fonctionner sous le système d'exploitation Android de Google.

«Les chiffres parleront d'eux-mêmes, mais les 30 premiers jours ont, si on peut dire, été assez positifs, et je ne veux pas faire une hyper-médiatisation de la situation», a affirmé le chef de la direction, John Chen, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des plus récents résultats trimestriels de l'entreprise.

M. Chen a expliqué sa décision de ne pas fournir de chiffre précis sur les ventes du Priv en faisant valoir que sa disponibilité serait augmentée à 31 pays d'ici la fin février, soit à la fin du quatrième trimestre, alors qu'elle était restreinte à quatre pays pour le troisième trimestre clos le 28 novembre.

L'absence de détails prive toutefois les investisseurs d'un portrait clair de la situation. BlackBerry a tout de même dévoilé les chiffres de ventes pour tous ses autres appareils, comme d'habitude, en incluant le Passport et d'autres modèles qui fonctionnent sous le système d'exploitation de l'entreprise.

Environ 700 000 téléphones ont été vendus au plus récent trimestre, ce qui représente une forte baisse par rapport aux 1,9 million d'appareils écoulés à la même période l'an dernier, et même par rapport aux 800 000 ventes du deuxième trimestre. Mais le prix moyen obtenu par téléphone vendu a bondi à 350 $, en regard de 240 $ l'an dernier, ce qui laisse croire qu'une grande quantité des ventes étaient attribuables au Priv, plus dispendieux.

L'action de BlackBerry a avancé vendredi de 10,5 pour cent à la Bourse de Toronto, les investisseurs ayant bien accueilli les résultats financiers du troisième trimestre, qui ont montré des revenus supérieurs aux prévisions des analystes et une perte largement inférieure à celle attendue.

La perte nette de la société de Waterloo, en Ontario, s'est chiffrée à 89 millions $ US, soit 17 cents US par action, pour le plus récent trimestre.

Après ajustements, BlackBerry a perdu 15 millions $ US, soit 3 cents par action, alors que les analystes misaient sur une perte ajustée de 14 cents US par action, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Les revenus se sont chiffrés à 557 millions $ US, en hausse par rapport à ceux de 548 millions $ US de l'an dernier. Les analystes s'attendaient à un chiffre d'affaires inférieur de 64 millions $ US.

Les revenus de la division des services et des logiciels ont plus que doublé à 154 millions $, comparativement à ceux de 57 millions $ de la même période l'an dernier, stimulés par la récente acquisition de Good Technology.

Les revenus de la division du matériel, qui comprend les ventes d'appareils, ont chuté à 214 millions $ US, par rapport à 361 millions $ US l'an dernier.

BlackBerry compte sur le Priv pour que ses activités de matériel renouent avec la rentabilité.

«Tout dépendant de la performance du Priv (...) il est possible que nous atteignions ou nous nous rapprochions du seuil de la rentabilité pour les activités d'ensemble de nos appareils au (quatrième) trimestre», a indiqué M. Chen.

Le grand patron a aussi indiqué aux analystes qu'il s'attendait à ce que les résultats du quatrième trimestre surpassent leurs attentes actuelles. Les analystes misent pour l'instant sur une perte ajustée de 11 cents US par action.

BlackBerry, un pionnier de l'industrie des téléphones intelligents et ancien leader du marché, a perdu sa position de tête il y a plusieurs années, face à la forte popularité du iPhone d'Apple et du Galaxy de Samsung.

L'action de BlackBerry a gagné vendredi 1,14 $ à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 12,03 $.