L'épicier Metro (t.mru)  croit avoir les outils nécessaires pour résister aux ambitions du détaillant Walmart, qui souhaite étendre dans l'est du Québec le concept de ses magasins «supercentres» proposant des produits frais, des fruits et légumes ainsi que des viandes et des poissons.

En mai dernier Walmart Canada avait fait part de son intention de s'installer dans les anciens locaux de Target à Fleur de Lys, à Québec, et aux Galeries Chagnon, à Lévis.

Questionné par les analystes en conférence téléphonique, mercredi, le président et chef de la direction de Metro, Éric La Flèche, s'est montré confiant de voir l'épicier être en mesure de conserver ses parts de marché.

«Nous avons une bonne présence dans ce marché (l'est du Québec) et nous devrions bien nous défendre, mais il y aura un impact», a-t-il expliqué.

Walmart exploite actuellement 31 magasins «supercentres» aux quatre coins de la province, l'établissement de Drummondville ayant été le dernier à ouvrir ses portes, en décembre dernier.

S'il reconnaît que l'environnement est de plus en plus concurrentiel dans le secteur alimentaire de la vente au détail, M. La Flèche a rappelé aux analystes que l'épicier a généralement été en mesure de bien défendre ses parts de marché au Québec.

«Il y a eu des marchés plus touchés que d'autres, mais je crois que nous sommes bien positionnés, notamment avec nos bannières Super C et Metro», a-t-il dit.

Au troisième trimestre, Metro a vu ses profits progresser de 13,1%, à 163,5 millions, ou 64 cents par action, alors que son chiffre d'affaires a bondi de 6,1 pour cent, à 3,84 milliards.

«Les ventes ont été plus élevées dans le secteur des produits frais, a observé le grand patron de l'épicier. La saison du barbecue a été bonne, tout comme l'été en général (jusqu'ici).»

La performance de Metro au troisième trimestre a surpassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des recettes de 3,82 milliards ainsi qu'un bénéfice net par action de 62 cents.

Les ventes comparables - un indicateur clé dans le secteur de la vente au détail - ont progressé de 4,3%. La valeur du panier alimentaire moyen a crû de 3,5%.

«Ces résultats appuient notre thèse que l'exécution et les stratégies de Metro (...) ainsi que l'amélioration des conditions de marché dans le secteur de l'alimentation devraient procurer de la valeur pour les actionnaires», a observé l'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, dans une note.

M. La Flèche s'attend par ailleurs à un peu de répit pour les consommateurs du côté des prix, en raison de l'inflation, qui, selon lui, devrait être plus stable au cours des prochains mois.

«Le cycle haussier du prix de la viande est (assez) complété, a-t-il indiqué. Cela est une bonne nouvelle à la fois pour nous et nos clients. Il va encore y avoir de l'inflation, mais elle devrait être plus stable.»

Statistique Canada avait indiqué en juin que les consommateurs avaient déboursé 3,4 pour cent de plus pour les aliments par rapport à la même période en 2014. L'agence fédérale avait entre autres noté une augmentation de 6,6% du prix de la viande, ainsi que des hausses du côté des produits laitiers, des fruits frais et des produits de boulangerie.

Le conseil d'administration de Metro a par ailleurs déclaré un dividende trimestriel de 11,7 cents par action - en hausse de 16,7% par rapport à la même période en 2014 - dont le paiement est prévu le 21 septembre.

En mi-journée, à la Bourse de Toronto, l'action de l'épicier cotait à 36,30$, en recul de 20 cents, ou 0,55%.