Le fabricant de jouets américain Mattel, qui vient de changer de patron avec l'espoir de relancer sa croissance, a rassuré Wall Street jeudi avec des résultats moins mauvais que prévu pour le premier trimestre.

La perte nette s'est creusée à 58 millions de dollars, contre 11 millions un an plus tôt, mais le résultat ajusté par action est négatif de seulement 8 cents quand les analystes, pour lesquels ce ratio sert de référence, s'attendaient à -9 cents.

Le chiffre d'affaires a pour sa part baissé de 2% à 923 millions de dollars, mais le marché anticipait un recul encore plus important, de l'ordre de 5%.

Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, l'action Mattel s'envolait de presque 7% vers 22H00 GMT.

Le groupe, propriétaire des célèbres poupées Barbie et de la marque pour jeunes enfants Fisher Price, avait changé de patron fin janvier peu après l'annonce de résultats annuels décevants: ses ventes avaient notamment reculé de plus de 7%, quand, dans le même temps, le concurrent danois Lego et ses célèbres briques affichait une hausse de 13%.

«Nous avons en premier lieu des problèmes d'exécution», a estimé le nouveau PDG, Christopher Sinclair, lors d'une téléconférence avec des analystes, soulignant que le secteur restait en croissance, et qu'il n'y avait «pas de raison» que ce ne soit pas le cas chez Mattel.

«Au premier trimestre, nous avons pris une série de mesures pour mettre en place un redressement rapide», a-t-il toutefois assuré.

Outre la poursuite des efforts pour réduire «énergiquement» les coûts, il a exposé une série d'initiatives visant à s'adapter à la concurrence et aux changements technologiques, affichant notamment son intention de mieux exploiter les marques du groupe (à commencer par Barbie et Fisher Price, mais aussi les voitures Hot Wheels et les poupées American Girl...)

Mattel veut notamment mettre l'accent sur le commerce en ligne, dans lequel il voit un vecteur important de croissance notamment pour se développer sur des marchés émergents clés comme la Chine.

Il entend aussi développer de nouveaux partenariats, qui pour beaucoup seront «en dehors de nos frontières habituelles», a précisé M. Sinclair.

Selon le directeur d'exploitation Richard Dickson, Mattel veut ainsi multiplier les projets du type de celui annoncé récemment avec le géant internet Google pour remettre sur le marché une version modernisée, compatible avec les téléphones intelligents, des grosses jumelles pour enfants «View-Master», dans lesquelles des générations entières ont glissé des disques cartonnés pour regarder des diapositives.

Mattel est aussi un partenaire de nouvelles chaînes pour enfants du site de vidéo YouTube, et ambitionne de «créer de grosses productions pour le cinéma pour ses principales marques», a indiqué M. Dickson.

«Le redressement n'arrivera pas en une nuit», a prévenu le PDG.

Comme beaucoup de multinationales américaines, Mattel a prévenu qu'il allait souffrir de la force du dollar, qui devrait amputer son chiffre d'affaires annuel de 4% à 6%. Son objectif est d'arriver cette année à une stabilisation à taux de change constants.