Des coûts de main-d'oeuvre forcent de nouveau Tembec (T.TMB) à délier les cordons de la bourse pour son projet de modernisation d'usine de cellulose de spécialités de Témiscaming, dont la facture atteint maintenant 265 millions de dollars.

Cette annonce, combinée à des profits en baisse au quatrième trimestre, n'a pas effrayé les investisseurs, puisque le titre de l'entreprise s'est apprécié de 10,84 %, ou 31 cents, pour clôturer à 3,17 $, jeudi, à la Bourse de Toronto.

Les dépassements de coûts à Témiscaming seront par ailleurs accompagnés d'un délai de deux semaines - soit jusqu'à la mi-décembre - en ce qui a trait au moment où la turbine du projet doit produire de l'énergie.

«À ce moment-ci la semaine prochaine, nous allons mettre la turbine en marche, ce qui sera la prochaine étape importante pour nous», a dit le président et chef de la direction de Tembec, James Lopez, au cours d'une conférence téléphonique.

La modernisation des installations de la société en Abitibi-Témiscamingue prévoit notamment le remplacement de trois chaudières à basse pression par une nouvelle turbine électrique de 50 mégawatts.

En juillet dernier, Tembec avait déjà annoncé que le coût total du projet passerait de 235 millions à 255 millions en raison d'imprévus, en plus de repousser son échéancier à la fin du mois de novembre.

M. Lopez n'a pas semblé préoccupé par ces augmentations de coûts, préférant faire remarquer aux analystes financiers que malgré tout, le projet allait bientôt se concrétiser.

«Il reste encore quelques semaines de tests avec la turbine, a-t-il dit. Notre objectif est d'avoir procédé à un test de 100 heures avec la turbine avant la fin de la deuxième semaine du mois de décembre.»

Ultimement, la papetière estime que le projet de Témiscaming devrait lui permettre de générer un bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements de 48 millions $ par année.

Le dirigeant de Tembec a fait ces commentaires alors que les travailleurs syndiqués de cette usine ont rejeté la veille la dernière offre patronale et appuyé un mandat de grève dans une proportion de 94 %.

Retour à la rentabilité

Quant à sa performance du quatrième trimestre, Tembec a vu ses profits fléchir de façon significative, ce qui n'a toutefois pas empêché la papetière de renouer avec la rentabilité à la fin de son exercice 2014.

La société a engrangé un bénéfice net de 5 millions, ou cinq cents par action, en recul de 64 % par rapport à 14 millions $, ou 14 cents par action, à la même période l'an dernier.

Son bénéfice d'exploitation a toutefois progressé de 20 %, à 29 millions, comparativement à 24 millions $ lors du quatrième trimestre de 2013.

«Ces résultats sont légèrement supérieurs à nos prévisions», a souligné M. Lopez aux analystes.

Le chiffre d'affaires de Tembec s'est quant à lui établi à 371 millions $, en hausse de 5,4 % par rapport à 352 millions $ lors du quatrième trimestre de 2013.

La performance trimestrielle de l'entreprise a répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui prévoyaient un bénéfice net par action de cinq cents ainsi que des revenus de 370 millions.

C'est le secteur des produits forestiers qui a affiché le meilleur résultat au quatrième trimestre grâce à un bénéfice d'exploitation de 11 millions $, en hausse de 120 % comparativement à la période correspondante de 2013.

Pour l'exercice 2014, Tembec a engrangé des profits de 9 millions, ou neuf cents par action, alors que l'entreprise avait essuyé une perte de 39 millions $, ou 39 cents par action, l'année précédente.

Ses revenus consolidés sont toutefois demeurés inchangés à 1,5 milliard, par rapport à l'exercice précédent.

La société a par ailleurs indiqué qu'elle ne serait probablement pas en mesure d'atteindre son objectif de 70 millions $ en ce qui a trait à la vente de terrains en Colombie-Britannique avant la fin du mois de décembre.