Bank of America (BofA) a revu après coup ses résultats du troisième trimestre, en raison d'une provision de 400 millions de dollars associée à l'affaire des manipulations supposées du marché des changes.

De juillet à septembre, la deuxième banque américaine en termes d'actifs a désormais perdu 232 millions de dollars, contre 70 millions annoncés mi-octobre, selon un communiqué publié jeudi.

«L'établissement est engagé dans des discussions avancées avec des régulateurs bancaires américains concernant ses activités de courtage de change. Par conséquent, il a inscrit une charge de 400 millions de dollars dans les comptes du troisième trimestre», écrit la banque de Charlotte (Caroline du nord).

Toutefois elle ajoute ne pouvoir donner de garantie sur l'issue de ces négociations.

Les réserves de Bank of America en prévision de la résolution éventuelle des contentieux en cours s'élevaient fin septembre à 700 millions de dollars, avait indiqué l'institution mi-octobre.

Avec cette dernière annonce, BofA devient la énième grande banque depuis une dizaine de jours à augmenter l'argent mis de côté pour faire face à des amendes des régulateurs du fait d'errements sur l'énorme marché des changes.

En l'espèce, JPMorgan Chase, première banque américaine en termes d'actifs, est même menacée pour la première fois de poursuites pénales par le département américain de la Justice (DoJ).

Les régulateurs à travers le monde soupçonnent des traders de gros établissements financiers de s'être entendus via des forums de discussion sur internet et des messageries instantanées pour manipuler les cours en leur faveur.

Le marché des changes représente 5300 milliards de dollars de transactions par jour, dont 40% transitent par Londres.

Six grandes banques -- JPMorgan Chase, Citigroup, UBS, Barclays, RBS et HSBC -- sont en train de négocier un accord avec les autorités britanniques et américaines, avaient indiqué à l'AFP début octobre des sources proches du dossier ayant requis l'anonymat.

Les contours de cet accord collectif sont déjà dessinés, avançaient-elles, indiquant que l'amende se chiffrerait en milliards de dollars.