Le groupe américain IBM a dépassé les attentes au deuxième trimestre tout en confirmant son recentrage dans les services informatiques, dont le «cloud», alors que son activité historique de pièces et composants électroniques reste à la peine.

«Au deuxième trimestre, nous avons fait des progrès dans notre transformation», a commenté jeudi la PDG Ginni Rometty, dans un communiqué de l'entreprise.

Elle a cité l'informatique dématérialisée («cloud») et les centres d'analyses et d'exploitation de masses de données électroniques («big data»), les nouveaux fers de lance du groupe.

La semaine dernière, IBM a annoncé 3 milliards de dollars de plus d'investissements dans ces domaines sur les cinq prochaines années.

«Big Blue» veut s'appuyer sur les nanotechnologies pour développer des programmes de recherche pouvant permettre à un microprocesseur de supporter un volume important de requêtes.

Le but est d'améliorer la performance de ces microprocesseurs afin qu'ils puissent exécuter des instructions et soient capables de traiter de grands volumes d'informations.

Cette offensive dans les services informatiques porte ses fruits.

D'avril à juin, IBM a dégagé un bénéfice net de 4,13 milliards de dollars, en hausse de 28,2% sur un an. Le bénéfice par action hors éléments exceptionnels, référence à Wall Street, est ressorti à 4,32 dollars, soit 3 cents de mieux que prévu.

L'activité a connu, elle, son neuvième trimestre consécutif de baisse: le chiffre d'affaires est ressorti à 24,2 milliards de dollars (en baisse de 2% sur un an), contre 24,1 milliards attendus.

Le hardware souffre toujours

Les revenus ont diminué dans ses marchés prioritaires, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud): -2% sur un an. Dans les Amériques, le chiffre d'affaires a diminué de 1%, de même que dans la région Europe-Moyen-Orient-Afrique (-1%). En Asie-Pacifique, les recettes ont décroché de 9%.

Signe des difficultés de son métier historique, le «hardware», la direction systèmes et technologies, qui comprend les composants et pièces électroniques, a vu son chiffre d'affaires reculer pour le onzième mois consécutif (-9,8% à 3,5 milliards de dollars).

IBM a néanmoins confirmé sa prévision de bénéfice courant par action «d'au moins 18 dollars», quand les analystes tablent sur 17,84 dollars.

A Wall Street, le titre a lâché 1,82% à 188,99 dollars vers 22H45 GMT dans les échanges électroniques, alors qu'il avait achevé la séance en territoire positif.

«Le fait que le chiffre d'affaires recule dans des proportions moins fortes que redouté est largement positif à long terme», a néanmoins commenté Amit Daryanani, analyste chez RBC Capital Markets, dans une note.

Pour capter le marché en forte croissance des tablettes et des smartphones, IBM est allé jusqu'à se réconcilier avec l'ennemi d'hier, Apple.

Dans le cadre d'un partenariat de grande ampleur annoncé cette semaine, les deux groupes vont concevoir ensemble des applications mobiles pour l'iPhone et la tablette iPad intégrant des technologies d'IBM à destination des entreprises.

IBM vendra aussi des iPhone et des iPad intégrant des produits adaptés spécifiquement aux clients professionnels et proposera des services en ligne («cloud») optimisés pour les appareils mobiles d'Apple.

Ce virage s'accompagne d'un vaste plan de restructuration de ses dernières activités industrielles.

Le groupe new-yorkais a déjà cédé ses serveurs d'entrée de gamme pour 2,3 milliards de dollars au groupe d'électronique chinois Lenovo, qui avait aussi repris ses activités de fabrication de PC en 2005.

Il serait aussi proche d'un accord pour céder ses activités déficitaires de fabrication de semi-conducteurs au groupe spécialisé GlobalFoundries.