L’Indice des prix à la consommation (IPC) a ralenti plus que prévu en janvier, à 2,9 %, après avoir progressé de 3,4 % en décembre, et se situe maintenant à l’intérieur de la fourchette cible de la Banque du Canada.

C’est la première fois depuis juin 2023 que le taux d’inflation revient dans l’intervalle de 1 % à 3 % que vise la banque centrale. Il s’agit aussi d’un ralentissement plus marqué que celui attendu par les observateurs, qui misaient sur 3,3 % pour la première lecture de l’IPC de l’année.

La baisse du prix de l’essence enregistrée en janvier, pour le cinquième mois consécutif, a contribué au recul de l’inflation globale. La meilleure nouvelle du rapport de janvier est toutefois un ralentissement généralisé de la croissance des prix dans les épiceries, qui a modéré la croissance de l’IPC. Après avoir augmenté de 4,7 % en décembre, le prix des aliments est en hausse de 3,4 % en janvier.

Statistique Canada pointe même des baisses de prix de certains aliments comme la soupe (- 2,1 %), le bacon (- 8,4 %) et les crevettes (-3,4 %).

Les tarifs aériens sont en baisse, mais le prix des services de téléphonie cellulaire a augmenté en janvier après les promotions du temps des Fêtes.

Le coût de l’intérêt hypothécaire et le coût du loyer restent les facteurs qui ont le plus contribué à alimenter l’inflation au cours des 12 derniers mois. C’est la hausse des taux d’intérêt, dont la banque centrale est responsable, mais aussi l’augmentation des loyers imputable à l’augmentation vertigineuse de la population qui en sont la cause, soulignent les économistes de la Banque Nationale Matthieu Arseneau et Alexandra Ducharme.

Sur une base mensuelle, l’IPC est resté inchangé en janvier, après avoir reculé de 0,3 % en décembre.

Au Québec, le rythme annuel de la hausse des prix est passé de 4 % en décembre, le taux le plus élevé au Canada, à 3,3 % en janvier. C’est maintenant en Alberta que la hausse des prix est la plus élevée, à 3,4 %.

Les prix augmentent moins rapidement, mais le retour à la cible de 2 % de la Banque du Canada se fait attendre et pourrait retarder la baisse des taux d’intérêt attendue. Les mesures de l’inflation fondamentale que suit la banque centrale ont ralenti, mais restent élevées, à 3,3 % et 3,4 %.

La prochaine décision de la banque centrale sur les taux est le 6 mars. Son gouverneur Tiff Macklem a dit récemment qu’il ne faut pas nécessairement attendre que l’inflation revienne à la cible avant de commencer à réduire les taux d’intérêt si le ralentissement économique se poursuit.

Toutefois, le marché de l’emploi continue de faire preuve de résilience et le taux de chômage a même baissé en janvier pour la première fois depuis décembre 2022, soulignent les économistes de la Banque Royale. Ça donne plus de temps à la Banque du Canada pour s’assurer que l’inflation est bien maîtrisée avant d’enclencher la baisse des taux, estiment-ils.

De plus en plus d’économistes ne prévoient plus une baisse du taux directeur au printemps, mais à l’été, au plus tôt.