(Moscou) Vladimir Poutine a déclaré mardi ne pas voir de « problèmes insurmontables » dans l’affaiblissement du rouble depuis des semaines face au dollar et l’euro, malgré les efforts de la Banque centrale russe.

« Dans l’ensemble, je ne pense pas qu’il y ait de problèmes ou de difficultés absolument insurmontables », a déclaré M. Poutine lors de la session plénière du Forum économique oriental qui se tient à Vladivostok (Extrême-Orient russe).

L’affaiblissement du rouble début août avait pourtant poussé la Banque centrale russe à rehausser en urgence son taux directeur de 8,5 % à 12 %, un moyen de lutter contre l’inflation et la volatilité de la monnaie nationale. Et elle pourrait décider d’une nouvelle hausse en fin de semaine.  

À ce moment-là, il fallait débourser 100 roubles pour obtenir un dollar et 109 pour un euro, des taux de change plus observés depuis le tout début de l’offensive russe en Ukraine et la cascade des premières sanctions au premier trimestre 2022 qui avaient touché l’économie russe.

Mais l’effet n’était que de courte durée : mardi matin, il fallait respectivement 95 et 101,9 roubles pour acheter un dollar et un euro.

Une des causes principales de la chute de la monnaie nationale est l’état du commerce extérieur.

La Russie souffre notamment de la baisse considérable des revenus liés à la vente de ses hydrocarbures, sous l’effet des sanctions et de la détermination des Européens à sortir de leur dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou.

Selon Vladimir Poutine, la situation est aussi liée « au non-retour d’une partie des recettes en devises de nos plus grands exportateurs », a-t-il affirmé mardi.

En effet, selon les autorités russes, une partie des principaux exportateurs nationaux stockent des dollars et autres devises issus de leurs recettes à l’étranger, sans les convertir en les rapatriant en Russie, faisant que ces revenus n’intègrent pas l’économie nationale.

Et « les importations arrivent sur notre marché dans des volumes de plus en plus importants » par rapport à 2022, a-t-il noté, « ce qui signifie que les devises étrangères sont de plus en plus demandées », affaiblissant automatiquement le rouble.

Au niveau national, les autorités s’inquiètent enfin de l’émergence d’une bulle spéculative entraînée par un trop gros volume de crédits, alimentant aussi la hausse des prix.

Mardi, M. Poutine a ainsi appelé les autorités à « atténuer ces risques » face à « une croissance rapide des prêts à la consommation ».