Les ventes au détail ont légèrement augmenté en juin, mais cette hausse de 0,1 % cache un recul appréciable des ventes de base qui touche même les aliments, ainsi que le vin et la bière.

La hausse de juin s’explique essentiellement par l’augmentation des ventes de voitures et d’essence, dont le prix a augmenté. Sans les voitures et l’essence, les ventes au détail de base affichent une baisse de 0,9 %, leur plus fort recul depuis décembre 2021, souligne l’économiste de la Banque Nationale Kyle Dahms.

Les ventes au détail sont en baisse dans la presque totalité des secteurs, selon Statistique Canada, y compris, signe que les temps sont durs, dans les supermarchés et les épiceries où la baisse atteint 0,4 %. Chez les détaillants de bière et de vin, les ventes sont même en recul de 2,4 %.

Les consommateurs ont aussi délaissé les magasins de meubles, d’appareils électroniques et d’électroménagers. Les ventes d’appareils électroniques et d’appareils ménagers sont à leur plus bas niveau depuis plus de deux ans.

Même si les chiffres de juin semblent indiquer que les consommateurs s’accrochent encore, ils commencent à souffrir de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt, estime Maëlle Boulais-Préseault, économiste chez Desjardins.

La faiblesse est généralisée dans tous les secteurs, ce qui indique une fatigue des consommateurs.

Maëlle Boulais-Préseault, économiste chez Desjardins

Les ventes au détail ont augmenté en juin dans quatre des dix provinces canadiennes, dont l’Ontario et le Québec. Pour l’Ontario, ça s’explique par la vigueur du secteur automobile, et pour le Québec, c’est l’inflation plus élevée qui gonfle les chiffres, explique l’économiste de Desjardins.

Si les ventes au détail en dollars ont augmenté de 0,1 % en juin, elles sont en déclin de 0,2 % en volume.

Un deuxième trimestre anémique

Les chiffres de juin viennent clore un deuxième trimestre anémique pour les ventes au détail. En volume, les ventes au détail sont en baisse de 0,8 %, tandis qu’elles sont inchangées par rapport au premier trimestre.

La faiblesse des ventes au détail est encore plus évidente si on tient compte de la forte croissance démographique, qui soutient plusieurs secteurs économiques, notent les économistes de la Banque Nationale et de Desjardins.

« La Banque du Canada devrait donc être rassurée quant au fait que ses mesures de resserrement fonctionnent comme prévu », dit Maëlle Boulais-Préseault.

La Banque du Canada a augmenté son taux directeur de 25 points de base pour le porter à 5 % en juillet. Cette dixième hausse pourrait être la dernière si l’économie continue de montrer des signes de faiblesse.

La prochaine décision de la banque centrale sur les taux d’intérêt est prévue le 6 septembre.