Le patron de Goldman Sachs, banque américaine accusée d'avoir joué un rôle dans le vaste scandale de détournements de plusieurs milliards de dollars du fonds souverain malaisien 1MDB, a vigoureusement défendu sa banque vendredi et assuré qu'elle respectait les règles.

« Je n'insisterai jamais assez sur le fait que l'intégrité est un des fondements de notre culture », a déclaré David Solomon dans un message vidéo diffusé en interne et dont l'AFP a obtenu le texte.  

Dans cette affaire 1MDB, qui a contribué à la chute de la coalition qui dirigeait la Malaisie, des responsables malaisiens et d'anciens salariés de Goldman Sachs sont soupçonnés d'avoir détourné plusieurs milliards de dollars du fonds souverain.

Le parquet malaisien a engagé lundi des poursuites contre des filiales de la banque ainsi que contre les ex-banquiers Tim Leissner et Ng Chong Hwa.

Les enquêteurs se penchent notamment sur des émissions obligataires de 6,5 milliards de dollars que l'établissement américain a contribué à organiser entre 2012 et 2013.

La banque est aussi poursuivie par les autorités américaines.

« Même si nous comprenons la colère et le scepticisme, nous ne pensons pas que les critiques à notre encontre reflètent correctement ce que nous étions alors et ce que nous sommes aujourd'hui », a estimé M. Solomon.  

« Notre culture et nos procédures en termes de vérifications préalables et de respect des règles étaient solides à l'époque et le sont encore plus aujourd'hui », a affirmé vendredi le dirigeant, à la tête de Goldman Sachs depuis octobre.

« Ce que nous n'avions pas anticipé est qu'un groupe d'individus et de responsables étrangers puissent orchestrer une fraude aussi répréhensible », a-t-il ajouté.

M. Solomon assure par ailleurs dans son message que la banque n'était pas au courant de la présence d'intermédiaires et défend la somme importante d'argent encaissée par la banque à l'occasion de ces opérations au vu des risques encourus.

Selon le Financial Times, le ministre des Finances malaisien voudrait que Goldman Sachs paie 7,5 milliards de dollars en compensation des sommes que la banque américaine est accusée d'avoir soustraites frauduleusement au fonds 1MDB.