(Québec) Christian Dubé implore les infirmières à bout de souffle de ne pas abandonner le système public de santé. Il estime que la fin des vacances estivales et la mise en application des dispositions de la nouvelle convention collective généreront prochainement « des impacts positifs ».

Le ministre de la Santé et des Services sociaux réagissait jeudi en marge du caucus présessionnel de la Coalition avenir Québec à la situation d’urgence qui secoue le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Radio-Canada rapporte que quatre infirmières ont démissionné au cours des derniers jours.

« On n’a pas encore vu tous les avantages de la convention collective qui vient d’être signée. On n’a pas vu tout ce [qu’il y aura] comme impacts positifs pour diminuer le temps supplémentaire obligatoire », a dit M. Dubé.

« Ce que je demanderais aux infirmières en ce moment, c’est d’attendre d’avoir le bénéfice de tout ce qui a été signé comme convention [collective]. […] Les bénéfices seront importants », a-t-il ajouté.

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a entériné en août dernier le renouvellement de sa convention collective d’une durée de trois ans avec le gouvernement. L’entente prévoit une rémunération globale bonifiée, une « prime d’attraction-rétention et d’assiduité qui s’ajoutent aux autres primes existantes » et la création de 1500 postes équivalent temps complet, entre autres.

« La pandémie a accéléré les ravages dans le réseau de la santé. Les cicatrices sont profondes et la reconstruction sera longue. L’entente ne règlera pas tout, mais c’est un pas dans la bonne direction », avait déclaré la présidente de la FIQ, Nancy Bédard.

Une situation préoccupante

La situation précaire à Roberval n’est pas unique à cette région. Mercredi, François Legault s’inquiétait de la pénurie d’infirmières, alors que le Québec est frappé par une quatrième vague d’infections à la COVID-19. « Ça m’empêche de dormir », avait dit le premier ministre. Il manque à l’heure actuelle 4000 infirmières dans le réseau, un chiffre qui pourrait grimper à 28 000 d’ici cinq ans.

Christian Dubé a affirmé jeudi que le gouvernement est en train « de finaliser quelque chose qui sera très concret, très costaud, pour attirer des gens » à venir travailler dans le réseau. Il n’a pas donné plus de détails.

« On a [aussi] fait une demande aux gens, ceux qui sont à la retraite, ceux qui sont dans le privé, ceux qui sont dans les agences de placement de revenir », a rappelé le ministre de la Santé.

Ce dernier a une fois de plus haussé le ton face aux Québécois qui n’ont pas reçu à ce jour un vaccin contre la COVID-19 pour des raisons autres que médicales.

« Les non-vaccinés ne viendront pas brouiller les cartes de notre retour à la normalité », a tonné le ministre. Dans le plus récent bilan épidémiologique, neuf nouvelles hospitalisations aux soins intensifs sur 10 provenaient de patients qui n’étaient pas vaccinés contre le coronavirus.

« Chaque fois que des gens rentrent en hospitalisation ou aux soins intensifs, ce sont des gens qui [prennent] un lit pour une opération quelconque », a rappelé le ministre, ne détaillant pas si le gouvernement songeait à durcir les mesures sanitaires pour ce groupe d’individus.