Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, reconnaît que l'offre de services en soins à domicile au Québec est « extrêmement inégale » dans les différentes régions du Québec. Une situation à laquelle il veut remédier, notamment avec le Forum sur les meilleures pratiques en soins à domicile qui se tient aujourd'hui et demain à Montréal.

« Il n'y a pas beaucoup de secteurs qui demandent plus de travail d'équipe que les soins à domicile en santé. Actuellement, la situation est extrêmement inégale dans les différentes régions. Pas dans la qualité, mais dans l'organisation des services. Ça va changer », dit-il.

Le ministre Barrette souligne qu'il est urgent d'agir, car d'ici 15 ans, le Québec atteindra le pic de son vieillissement. « Pour y faire face, il faut poser des gestes, prendre des décisions maintenant », affirme le ministre Barrette.

La vraie attente

Une travailleuse de la santé oeuvrant en soins à domicile en Montérégie a mentionné à La Presse que certains établissements de santé diminuent artificiellement leurs listes d'attente en soins à domicile. « Un patient peut par exemple avoir besoin de soins infirmiers, d'aide au bain, d'ergothérapie... Dans certains établissements de santé, un patient est retiré de toutes les listes d'attente dès qu'il reçoit un seul de ces services. Pourtant, ses besoins ne sont pas tous répondus ! » dénonce-t-elle.

Le ministre Barrette affirme que le forum sera justement l'occasion de mettre fin à de telles pratiques. « On va entendre les meilleures pratiques et les conditions pour y arriver. On va mettre sur la table les meilleures pratiques pour les implanter partout », dit-il.

Ajout de ressource

Le ministre Barrette a reconnu que plus de ressources sont nécessaires en soins à domicile. Mais le gouvernement évalue à 4 milliards de dollars le montant nécessaire pour répondre à 100 % des besoins en soins à domicile. « On a déjà augmenté le financement en services directs. Et on va investir plus », dit le ministre, qui refuse toutefois de « mettre des ressources pour des ressources ».

« Le réseau doit d'abord s'organiser. Et aujourd'hui est un premier pas », souligne M. Barrette.