Malgré les progrès accomplis durant la dernière décennie, le Québec peine depuis deux ans à diminuer l'attrait de la cigarette et des petits cigares aromatisés chez les adolescents.

Les élèves québécois au secondaire ont fumé davantage la cigarette et le cigarillo que leurs camarades canadiens en 2012-2013, révèle une récente étude de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Les jeunes Québécois sont d'ailleurs les plus grands consommateurs de cigarillos au pays. Portrait de la situation.

La popularité du cigarillo ne se dément pas chez les adolescents québécois. En 2012-2013, ceux-ci étaient deux fois plus nombreux à avoir grillé au moins un cigarillo au cours du dernier mois que les élèves ontariens (3,4 %) ou albertains (4,9 %). Cet écart est « significatif », selon les chercheurs Benoit Lasnier et Christine Stich. La proportion de consommateurs de cigarillos au Québec est demeurée la même par rapport à la dernière étude, en 2010-2011, alors que certaines provinces ont vu diminuer « de manière significative » leur usage depuis deux ans. Le Québec a toutefois fait un bond de géant par rapport à 2008-2009 (17,4 %).

La prévalence de l'usage de la cigarette chez les jeunes Québécois est 5 % plus élevée à celle de leurs camarades des autres provinces, principalement en raison de la consommation deux fois moins élevée de cigarettes chez les jeunes Ontariens (5,5 %). Comme pour le cigarillo, le Québec n'a pas réussi à diminuer de façon importante l'attrait de la cigarette en deux ans, contrairement à d'autres provinces canadiennes. Toutefois, par rapport à 2008-2009, la proportion de consommation de cigarettes a plongé de moitié au Québec (19,5 %).

L'usage de la cigarette est assez comparable chez les élèves québécois et canadiens de 4e et de 5e secondaire. La différence devient importante aux niveaux inférieurs, ce qui suggère une « initiation plus précoce aux produits du tabac au Québec ». Par exemple, en 2e secondaire, 10 % des Québécois avaient consommé une cigarette au cours du dernier mois, contre 2 % des autres jeunes Canadiens. Pour le cigarillo, cette disparité se manifeste, peu importe le niveau scolaire.

Pourquoi une telle différence entre le Québec et le Canada concernant l'usage du cigarillo ?

« Comme la majorité des élèves québécois faisant usage du cigare ou du cigarillo tendent à favoriser des versions aromatisées de ces produits, est-il possible que l'offre de produits dans une grande variété d'arômes susceptibles de plaire aux jeunes ait un impact plus marqué au Québec que dans les autres provinces ? », se demandent les auteurs de la recherche. Depuis décembre 2015, la vente de certains types de cigarillos aromatisés est interdite par la loi fédérale.

Sources : Statistique Canada, INSPQ