La ministre Lucie Charlebois croit que sa nouvelle loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme, qui a été adoptée en novembre dernier, permettra de réduire encore considérablement la prévalence du tabagisme au Québec.

«Déjà, on travaille à voir ce que nous pourrions bonifier dans le prochain projet de loi, mais je suis assez confiante que ce qu'on a déjà sur la table va réduire la prévalence au tabac de beaucoup», a opiné la ministre déléguée à la Santé publique.

Mme Charlebois participait, mardi à Montréal, au lancement de la Semaine pour un Québec sans tabac, qui a cette année un slogan-choc: «fumer, souffrir, mourir». Elle aura lieu du 17 au 23 janvier.

La ministre se réjouit par ailleurs de voir que le gouvernement fédéral envisage à son tour d'intervenir en la matière, notamment par la banalisation des emballages des paquets de cigarettes. La lettre qui précise le mandat donné à la nouvelle ministre de la Santé, Jane Philpott, est éloquente à ce sujet.

«J'ai pris connaissance dans les médias ce matin du fait que le gouvernement fédéral envisageait de travailler sur le paquet neutre. Je m'en réjouis; ce sera pancanadien», a commenté la ministre québécoise.

Cette demande d'un emballage neutre des paquets de cigarettes est une revendication de longue date des groupes de défense des droits des non-fumeurs, car elle rend les paquets moins attrayants - ce qui aurait un effet particulièrement chez les jeunes.

Par ailleurs, le porte-parole de la semaine, Michel Audette, un ancien électricien et ex-fumeur qui a souffert d'un cancer de l'oropharynx en 2011, a appris que son cancer avait maintenant récidivé. Lui qui reçoit aujourd'hui des soins palliatifs a tenu à livrer un message aux fumeurs de cesser de fumer, qu'il n'est jamais trop tard pour le faire.

«Si par ma présence ça peut empêcher quelques personnes de fumer ou (les pousser) à arrêter de fumer, surtout d'arrêter de fumer, et bien ce sera ça de plus. Et j'y aurai contribué un petit peu. Le slogan «fumer, souffrir et mourir', c'est vraiment la réalité», a commenté M. Audette, présent aux côtés de la ministre.

Quelque 6200 Québécois sont morts en 2015 d'un des cancers causés par le tabac, a souligné Mario Bujold, directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé - cancers du poumon, de l'oesophage, du pharynx, entre autres.

«Avec les progrès accomplis, on a tendance à croire que le problème du tabagisme est sur le point d'être réglé au Québec. Or, ce n'est pas le cas», a souligné M. Bujold.

Au Québec, encore 1,4 million de personnes fument, soit 19,6 % de la population.