Une maison de transition pouvant héberger jusqu'à sept patients souffrant de troubles de santé mentale fermera ses portes à Labelle, dans les Laurentides. Pour le syndicat local, il s'agit d'une conséquence directe des mesures d'austérité du gouvernement.

«Nous avons été surpris d'apprendre que cette fermeture découle des coupes en santé. Ça touche les services à la population », déplore le vice-président du syndicat du CSSS Antoine-Labelle, Steeve Bouchard.

La Résidence Dumoulin à Labelle accueille chaque année environ 40 personnes souffrant de troubles psychologiques. «Ces personnes ont été hospitalisées en psychiatrie. Elles séjournent ensuite quelque temps à la résidence avant de réintégrer la société. C'est une maison de transition qui existe depuis plus de 30 ans », explique M. Bouchard.

Cette année, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides a vu son budget coupé de 23 millions. «On a décidé de cibler cette maison, dont le budget annuel est de près de 400 000$, pour aider à atteindre les nouvelles cibles budgétaires. C'est déplorable, surtout que les services offerts par la résidence étaient exemplaires», estime M. Bouchard.

Le responsable des relations médias du CISSS des Laurentides, Alain Paquette, confirme que les mesures de restrictions budgétaires poussent son établissement à analyser ses dépenses. «Nous devons revoir nos façons de faire, sans couper les services », dit-il.

M. Paquette explique que le taux d'occupation moyen de la résidence Dumoulin n'a été que de 50% au cours des dernières années. «Nous avons au fil des ans développé d'autres services dans la communauté pour permettre à cette clientèle de réintégrer rapidement son foyer. Ça explique pourquoi la résidence n'était plus occupée à fond », note-t-il. M. Paquette assure par le fait même qu'aucune rupture de service ne découlera de la fermeture de la Résidence Dumoulin. «Les quatre patients sur place actuellement seront relocalisés. Il n'y aura aucune perte d'emploi. Et les services seront maintenant offerts autrement », assure-t-il.

Des restrictions partout au Québec

En tout, c'est 452 millions que les établissements de santé du Québec doivent tenter de récupérer cette année. Un document obtenu en vertu de la loi sur l'accès  l'information révèle que certains établissements sont plus touchés que d'autres.

Par exemple, le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) devra récupérer 30 millions. Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) , 21 millions et le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), 15 millions.

Autres exemples de compressions demandées aux établissements de santé

CISSS Bas-St-Laurent : 17 millions

CIUSSS Saguenay-Lac-St-Jean : 18 millions

CIUSSS Capitale-Nationale : 25 millions

CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec :  26 millions

CISSS Outaouis : 17 millions

CISSS Laval : 15 millions

CISSS de la Montérégie : 38 millions

Avec la collaboration de Serge Laplante.