La direction de la santé publique de Montréal vient de déposer une demande d'exemption à Santé Canada afin de pouvoir implanter des sites d'injection supervisée dans la métropole.

«Nous sommes très contents d'avoir reçu l'appui de Québec pour pouvoir déposer cette demande. Il ne manque que l'exemption de Santé Canada pour pouvoir aller de l'avant avec le projet», a déclaré le directeur régional de santé publique, le Dr Richard Massé.

Si Santé Canada donne son autorisation, trois sites d'injection verront le jour à Montréal. Et une unité mobile sera déployée.

Deux de ces sites fixes seront situés au centre-ville et un dans Hochelaga-Maisonneuve, dans les locaux des organismes communautaires Cactus, Dopamine et Spectre de rue.

Le Dr Massé a rappelé que l'été dernier, 80 cas de surdoses ont été répertoriés à Montréal. «Il y a eu 25 décès en quatre mois ce qui est nettement au-dessus de ce qui est attendu. Il y a un besoin réel pour ces sites», estime le Dr Masse, qui ajoute même qu'il y a «urgence d'agir» pour «protéger la population».

Le maire de Montréal, Denis Coderre, affirme quant à lui qu'il s'agit d'un «moment historique». «Il y a une acceptabilité sociale avec ce projet. Il faut aller de l'avant. On est rendu là», dit-il.

Le maire prévoit qu'il y aura certainement quelques débats dans la communauté lors de l'implantation des sites. Mais il soutient qu'il s'agit d'une question importante de santé publique. «Notre rôle est d'aider les plus vulnérables. Contre eux-mêmes», dit-il.

Le Dr Massé ajoute que depuis quelques années, la réceptivité envers le projet augmente. «Je veux rassurer la population. Quand un site d'injection supervisée s'installe, il y a moins de gens qui s'injectent dans les rues. Moins de seringues qui traînent», dit-il.

Le maire a assuré qu'il fera tout en son pouvoir pour que l'exemption soit rapidement accordée par Santé Canada. «C'est une question politique. Il y a eu un jugement de la Cour suprême. Québec a donné son appui (...) Montréal est d'accord avec le projet et ça ne peut pas attendre», a-t-il déclaré.

La présidente du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-est-de-Montréal, Sonia Bélanger, mentionne que déjà, Québec a libéré 2,6 millions de dollars pour mettre en place les services d'injection supervisée. «Tout ce qui manque, ce sont les autorisations», note-t-elle.