Une employée de l'hôpital Fleury s'est blessée avant-hier lorsque l'ascenseur dans lequel elle se trouvait a fait une chute libre de quelques mètres après le bris d'une pièce du mécanisme.

Les syndicats locaux s'inquiètent de la vétusté de l'établissement et appellent leurs patrons à garantir leur sécurité en arrêtant de «couper les coins ronds».

C'est au petit matin, dans la nuit de dimanche à lundi, qu'une professionnelle de la santé dans la quarantaine a vécu une expérience traumatisante: l'un des deux ascenseurs principaux de l'hôpital a subitement chuté du troisième au deuxième étage de l'édifice avant d'être retenu par des freins d'urgence.

Une partie du mécanisme retenant la poulie principale de l'ascenseur s'est cassée, puis le câble retenant la cabine est sorti de la poulie, a expliqué Marie-France Vermette, de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST). L'organisation - ainsi que la Régie du bâtiment - a envoyé des inspecteurs sur place, en plus de prendre part à une réunion d'urgence.

La victime s'en est tirée avec une entorse lombaire, une entorse cervicale, ainsi qu'un choc psychologique, selon son syndicat.

«Elle est en arrêt de travail», a indiqué Julie Duchesneau, présidente du syndicat local des infirmières et des inhalothérapeutes. «Elle pleurait, elle avait des tremblements. Disons qu'elle n'était pas solide sur ses jambes.»

Isabelle Gagné, porte-parole de l'hôpital, parle plutôt de «courbatures». «Elle n'a rien de cassé», a-t-elle précisé.

Mme Gagné assure que l'employée a pu terminer les trois heures qui restaient à son quart de travail avant de se rendre à l'urgence. Le syndicat affirme plutôt qu'elle a immédiatement vu un médecin pour être auscultée.

«Un vieil hôpital»

Julie Duchesneau a affirmé qu'elle et sa syndiquée pourraient bien se tourner vers les tribunaux pour faire valoir ses droits. «Ça pourrait être une poursuite contre l'hôpital. Ça pourrait aller jusque-là. Ce n'est pas la première fois qu'il y a des problèmes avec l'ascenseur.»

La militante syndicale trace un lien entre l'état général de l'hôpital et l'accident qu'a subi l'employée avant-hier. «C'est un vieil hôpital ici. Ça fait très dur, a indiqué Mme  Duchesneau. L'hôpital est en train de tomber en mille miettes.» Elle affirme qu'elle est restée elle-même coincée dans un ascenseur de l'hôpital pendant plusieurs dizaines de minutes il y a trois semaines, en plus d'être témoin de dégâts d'eau à répétition.

La direction de l'hôpital attendait toujours des rapports sur les circonstances exactes de l'accident, hier en début de soirée. Ceux-ci ne seront pas rendus publics, a indiqué la porte-parole Isabelle Gagné.

«C'est un accident qui était tout à fait imprévisible», a-t-elle toutefois pu assurer, sans toutefois convaincre les syndicats locaux, avant de refuser tout commentaire sur le degré de vétusté de l'établissement.

L'ascenseur au centre du dossier sert «à la population, aux visiteurs, au personnel», a-t-elle dit. Il fait l'objet de travaux «selon les réparations ou les correctifs qu'il y a à apporter». Elle a conclu que «ça arrive qu'il y ait des bris, comme pour tout ascenseur».