Le cancer a un coût, tant individuel que social. Une étude de la Coalition priorité cancer révèle qu'en 2013, les impacts économiques du cancer ont dépassé le seuil des 4,2 milliards $ au Québec.

Ces frais, voués à une hausse certaine dans les prochaines années, placent le système de santé en position de sursis. Les auteurs de l'étude jugent que si rien ne change dans l'organisation et la prestation des soins de santé, il se dirige tout droit vers l'effondrement.

Ces conclusions ont été rendues publiques mardi et la présidente de la coalition, Nathalie Rodrique, conclut qu'en plus d'être un drame humain, le cancer est aussi devenu un fléau économique.

Cette somme de 4,2 milliards $ est calculée par l'addition des coûts liés aux dépenses des familles, au support des aidants naturels, à la baisse du taux d'emploi et en considérant les décès prématurés. Chaque personne atteinte fait face à des dépenses moyennes de 32 927 $ et en 2013, il y a eu 126 335 cas au Québec.

En réalisant cette étude, l'économiste Pierre Boucher, de l'Observatoire des services professionnels, est parti de la prémisse voulant que le cancer soit désormais considéré comme une maladie chronique. On lui attribue ce classement en raison des taux de survie.

Ces maladies chroniques sont responsables d'environ 42% des dépenses directes de santé au Québec et en moins de 15 ans, le nombre des cancers diagnostiqués a augmenté de 55% et les décès par cancer de plus 27%.

Et la pression risque d'être croissante pour les années à venir. L'économiste va jusqu'à comparer l'état du système de santé à celui dans lequel sont les infrastructures.

«Si on ne prend pas des actions rigoureuses maintenant, le système sera comme les infrastructures: les viaducs vont s'effondrer et on aura des nids-de-poule partout. C'est ce qui va arriver au système de santé», a-t-il affirmé.

La Coalition priorité cancer profite de la campagne électorale pour interpeller les chefs des différents partis politiques et leur demander de rectifier le tir.

«Grosso modo, les problèmes sont encore chroniques: les urgences, les listes d'attente pour les chirurgies, l'accès à un médecin. Nous attendons encore les vraies solutions», a conclu M. Boucher.