Un sommeil de mauvaise qualité marqué par des réveils fréquents semble stimuler la croissance des tumeurs cancéreuses, en plus d'accroître l'agressivité de ces tumeurs et de réduire l'efficacité du système immunitaire, démontre une étude publiée récemment par le journal scientifique Cancer Research.

L'auteur de l'étude, le docteur David Gozki de l'hôpital pour enfants Comer de l'Université de Chicago, a expliqué qu'un sommeil interrompu modifie le comportement du système immunitaire face au cancer, ce qui rend la maladie plus agressive.

Le docteur Gozki et ses collègues de l'Université de Louisville, au Kentucky, ont étudié deux populations de souris: une qui a été réveillée à toutes les deux minutes et l'autre dont le sommeil n'a pas été perturbé. Au bout de sept jours, toutes les souris ont reçu une injection de cellules cancéreuses et toutes avaient développé une tumeur palpable une dizaine de jours plus tard.

Les tumeurs des souris dont le sommeil avait été dérangé étaient deux fois plus grosses. De plus, lorsque les tumeurs avaient été implantées dans le muscle de la cuisse, ce qui aurait dû aider à freiner leur croissance, elles se sont révélées plus agressives et plus envahissantes chez les souris ayant mal dormi.

Les chercheurs ont découvert que les souris bien reposées présentaient, en majorité, des cellules capables d'attaquer les tumeurs en provoquant une réponse immunitaire féroce. En revanche, les souris fatiguées présentaient surtout des cellules dont le rôle est de freiner l'action du système immunitaire et de stimuler le développement de nouveaux vaisseaux sanguins - ce qui aide à la croissance des tumeurs.

Environ 70 millions d'Américains souffrent de troubles du sommeil chroniques. Les scientifiques veulent maintenant savoir si le sommeil affecte aussi les métastases et la résistance à la chimiothérapie.