Les dentistes du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) n'ont pas versé un seul dollar à l'hôpital au cours des 20 dernières années pour les interventions non remboursées qu'ils effectuaient, malgré leur utilisation sans frais de locaux, d'équipement et de personnel.

Radio-Canada a révélé hier que bon nombre de patients de ce département du CHUM payaient leur dentiste en argent comptant. Ces sommes se retrouvaient dans un coffre-fort avant d'être partagées entre les professionnels.

La plupart des tâches effectuées sur ces chaises n'étaient pas couvertes par la Régie de l'assurance maladie du Québec, toujours selon la télévision publique, et n'entraînaient donc pas l'émission d'un chèque gouvernemental.

Le manque à gagner pour le CHUM s'établirait ainsi à plusieurs centaines de milliers de dollars.

«Il n'y a pas d'explication valable. Ça aurait dû être chargé depuis le début», a admis Yvan Gendron, directeur général associé au CHUM.

Depuis un mois, le CHUM a changé ses pratiques: il touche une cinquantaine de dollars pour chaque visite à son département de médecine dentaire. Un guichet officiel de paiement a aussi été instauré pour limiter les transactions en liquide.

Les dentistes qui se sont entretenus avec Radio-Canada se défendent en plaidant qu'ils facturent 20% de moins que les dentistes oeuvrant dans le privé.

La semaine dernière, le même média a révélé que des chirurgiens de l'hôpital faisaient de la chirurgie plastique au privé à même les salles d'opération de l'établissement, sans lui verser un dollar.