Les résidus d'anti-inflammatoire toxique pour l'humain détectés dans deux échantillons de boeuf vendus au Québec «n'entraîneront probablement pas de conséquences néfastes pour la santé», selon l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).

«Santé Canada a indiqué que le niveau de résidus décelés dans les produits de boeuf haché est faible, a précisé par courriel Lisa Murphy, porte-parole de l'ACIA. Un rappel de produit n'est donc pas nécessaire.»

Sur son site internet, l'ACIA dit pourtant appliquer «une politique de tolérance zéro à l'égard de la présence de phénylbutazone dans les aliments».

Tel que révélé par La Presse hier, des traces de phénylbutazone, un analgésique et anti-inflammatoire pour chevaux, ont été trouvées dans deux échantillons de boeuf, plus tôt ce mois-ci. Les résidus de phénylbutazone «sont toxiques pour l'humain», selon l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec.

À la mi-avril, l'Union européenne a statué «qu'il n'est pas possible de fixer des niveaux sûrs pour la phénylbutazone dans les produits alimentaires d'origine animale et que, par conséquent, son utilisation dans la chaîne alimentaire doit rester interdite». À la suite du scandale de la viande chevaline faussement identifiée comme du boeuf, des résidus de cet anti-inflammatoire ont été détectés dans 16 échantillons de cheval, en Europe.

Enquête en cours

Santé Canada n'a pas indiqué, hier, quelle quantité de phénylbutazone a été trouvée dans le boeuf contaminé, ni quel est le seuil jugé acceptable. Une chose est sûre: il ne s'agit pas de faux boeuf. «Nous vous confirmons que des tests ont été réalisés sur les deux échantillons pour détecter la présence de viande chevaline et que les résultats ont indiqué qu'il s'agissait bien de viande de boeuf», a dit Caroline Fraser, porte-parole du ministère de l'Agriculture (MAPAQ).

Il a été impossible de connaître l'origine exacte de ce boeuf, venu de l'extérieur du Québec. «L'ACIA mène une enquête sur la situation et retrace ces produits le long de la chaîne de distribution pour déterminer à quel moment et de quelle façon la phénylbutazone s'est retrouvée dans ces produits», a indiqué Mme Murphy.

La Presse a répertorié deux autres cas récents de contamination par la phénylbutazone. En février 2012, la présence de cet anti-inflammatoire interdit dans les aliments a été détectée «dans un cheval qui venait de l'étranger, mais abattu au Canada», a indiqué le Dr Joël Bergeron, président de l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec. Il en a été avisé par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). En janvier dernier, des traces de phénylbutazone ont été trouvées dans un lot de viande de veau lourd du Québec. «Il n'y a pas eu distribution de la viande, mais destruction de cette viande», a assuré le Dr Bergeron. Il est à noter que ce médicament n'est homologué au Canada que pour usage chez les chiens et les chevaux qui ne sont pas destinés à la consommation humaine, mais qu'il a pu être prescrit par des vétérinaires pour d'autres espèces. «Nous ne tolérerons aucun écart de nos membres et avons maintes fois fait pression auprès de l'ACIA et du MAPAQ pour resserrer les contrôles», a souligné le Dr Bergeron.

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Deux autres cas de contamination

La Presse a répertorié deux autres cas récents de contamination par la phénylbutazone. En février 2012, la présence de cet anti-inflammatoire interdit dans les aliments a été détectée «dans un cheval qui venait de l'étranger, mais abattu au Canada», a indiqué le Dr Joël Bergeron, président de l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec. Il en a été avisé par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).En janvier dernier, des traces de phénylbutazone ont été trouvées dans un lot de viande de veau lourd du Québec. «Il n'y a pas eu distribution de la viande, mais destruction de cette viande», a assuré le Dr Bergeron. Il est à noter que ce médicament n'est homologué au Canada que pour usage chez les chiens et les chevaux qui ne sont pas destinés à la consommation humaine, mais qu'il a pu être prescrit par des vétérinaires pour d'autres espèces. «Nous ne tolérerons aucun écart de nos membres et avons maintes fois fait pression auprès de l'ACIA et du MAPAQ pour resserrer les contrôles», a souligné le Dr Bergeron.