La Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CSST) a un problème de santé et sécurité du travail... dans ses locaux. La CSST doit retarder des travaux de réfection dans son bâtiment de la rue De Bleury, à Montréal parce qu'on a trouvé de l'amiante dans une partie de l'immeuble.

Une mise en garde a été envoyée par courriel aux employés de l'organisme à Montréal la semaine dernière. Selon Jacques Nadeau, porte-parole de la Commission, de l'amiante a été découvert surtout dans le plafond du troisième étage, «une salle où il n'y a pas d'employés, seulement des serveurs informatiques», explique-t-il.

«Ceux qui font le service des serveurs n'ont pas à se mettre de masque. La qualité de l'air est correcte, on l'a vérifiée. Par contre, si des travaux devaient être réalisés, il devra y avoir des mesures particulières», poursuit-il. Parce que l'organisme prend la situation au sérieux, les employés de la rue De Bleury ont été alertés, mais aussi l'ensemble du personnel qui pourrait avoir à se rendre sur place, explique-t-il.

Si des travaux doivent être réalisés dans un environnement où se trouve de l'amiante, des mesures très rigoureuses s'appliquent, rappelle-t-il. On ne parle pas ici d'amiante «floqué», la matière ignifuge est placée derrière un plafond de tuiles.

Le 1199, rue De Bleury est un bâtiment construit avant 1985, que la CSST a loué à long terme il y a plus de six ans.

Selon Éric Lévesque, porte-parole du Syndicat des fonctionnaires provinciaux du Québec, le gouvernement devait depuis longtemps rendre publique la liste des bâtiments gouvernementaux dans lesquels de l'amiante a été trouvé. La publication de la liste a été récemment reportée à la fin de l'année 2012.

Après près de neuf ans d'attente, le gouvernement Charest a soudainement annoncé hier qu'il rendra publique d'ici à la fin de l'année une liste des immeubles publics et parapublics qui contiennent de l'amiante.

L'engagement avait été pris à la suite de la publication d'un reportage de La Presse sur l'amiante dans les immeubles publics.

La Société immobilière du Québec (SIQ) recense toujours les immeubles qui contiennent de l'amiante. L'organisme dispose pourtant d'un «inventaire précis», mais a refusé de le rendre public. Une autre liste existe aussi, depuis quatre ans, à l'Institut national de la santé publique. On estime à 1550 le nombre d'immeubles qui recèlent de l'amiante. Mais cette liste n'est pas publique non plus.