Un rapport d'experts longuement attendu sur la façon dont les Canadiens abordent la fin de vie demande au gouvernement fédéral de décriminaliser l'euthanasie et le suicide assisté.

> Consultez le rapport de la Société royale du Canada (PDF)

Et si Ottawa refuse de coopérer, le groupe stipule que les provinces devraient aller seules de l'avant en indiquant clairement qu'elles ne poursuivront pas les professionnels de la santé impliqués dans la mort assistée.

Au dire du rapport, produit par un groupe d'experts sur la fin de vie de la Société royale du Canada, le suicide assisté et l'euthanasie volontaire devraient être permis pour les individus aptes qui prennent une décision libre et éclairée selon laquelle leur vie ne vaut plus la peine d'être vécue.

Le groupe maintient cependant que les Canadiens sont très largement en faveur de l'utilisation d'une méthode neutre pour permettre le suicide assisté, mais ne permettraient pas une méthode involontaire.

Selon Jocelyn Downie, membre du groupe d'experts, l'euthanasie et le suicide assisté surviennent de toute façon au Canada et dans d'autres pays où ces pratiques sont illégales.

Elle ajoute d'ailleurs que bien que l'euthanasie soit clairement illégale au pays, plusieurs autres lois encadrant ce que les docteurs peuvent et ne peuvent pas faire lors de la fin de la vie d'un patient sont imprécises.

Controverse à part, le principal objectif du rapport de la Société était de souligner que les gouvernements, institutions et familles du Canada ne se préparent pas suffisamment à la mort de leurs citoyens et proches. «Sur le plan personnel, plusieurs d'entre nous ne planifient pas leur fin de vie et, comme pays, nous ne sommes pas parvenus à mettre en oeuvre des politiques cohérentes ou à établir des normes suffisantes pour encadrer les soins de fin de vie donnés quotidiennement au Canada», peut-on lire dans le rapport.

Le panel a demandé que l'attention soit portée aux soins palliatifs, aux testaments et à l'éducation pour mieux encadrer les soins de fin de vie des patients.

Le rapport ajoute que l'accès à des soins palliatifs de «qualité est médiocre» au pays. «Les gouvernements doivent accroître leurs efforts afin d'atteindre les objectifs établis par plusieurs rapports et commissions en matière de soins palliatifs», affirme le groupe d'experts.