La nouvelle liste des médicaments autorisés et remboursés par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ), publiée hier, exclut au moins quatre médicaments contre le cancer. Une situation qui inquiète la Coalition priorité cancer du Québec, qui tiendra une conférence de presse à ce sujet aujourd'hui.

Quatre fois par année, l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS) évalue des médicaments en vue de permettre ou non leur remboursement par la RAMQ. Cinq critères sont évalués, dont la valeur thérapeutique du produit, la justesse du prix et le rapport entre le coût et l'efficacité du médicament.

Dans son avis publié hier, l'INESSS refuse d'autoriser le remboursement de l'Afinitor (contre le cancer rénal) et celui de l'Alimta, du Tarceva et de l'Iressa (tous contre le cancer du poumon).

L'approbation de médicaments contre le cancer est complexe. En mai 2011, une table de travail a été créée par l'INESSS et le Comité de l'évolution des pratiques en oncologie pour déterminer si un médicament doit être remboursé ou non.

La porte-parole de l'INESSS, Maggie Charest-Poulin, explique qu'un médicament est évalué par l'INESSS à la demande du fabricant. «On utilise ses données pour recommander ou non le remboursement», dit-elle. Si un médicament fait l'objet d'un premier refus, le fabricant doit revenir avec de nouvelles données scientifiques et prouver l'importance de le faire rembourser par la RAMQ.

Plusieurs des médicaments contre le cancer refusés hier avaient fait l'objet de précédents refus en février 2011 ou en juin 2011. L'Alimta, l'Iressa et le Tarceva ont tous été refusés une autre fois pour des raisons «économiques et pharmacoéconomiques», selon l'INESSS. L'Afinitor a quant à lui été refusé pour des raisons de «valeur thérapeutique». Dans un avis publié l'été dernier, l'Association canadienne du cancer du rein avait pressé l'INESS de «cesser de faire cavalier seul au détriment des patients québécois atteints du cancer du rein» et demandé le remboursement de l'Afinitor.

Des hémato-oncologues avaient aussi dénoncé, à l'automne 2010, la lenteur du gouvernement québécois à approuver les nouveaux médicaments contre le cancer.