À l'écran, la pharmacienne s'adresse à son client: «N'oubliez pas de prendre votre médicament deux fois par jour, et rappelez-vous que votre fils Mathieu vous en volera pour le partager avec sa copine, qui va ensuite boire de l'alcool et souffrir d'une défaillance cardiaque.»

Ce message publicitaire de l'agence BBDO sera bientôt diffusé à la télévision et à la radio dans tout le pays. «Il y a quatre ans, l'abus de médicaments ne faisait pas partie des préoccupations de Santé Canada parce qu'on n'était pas encore conscient de l'ampleur du problème. Il est apparu trop soudainement. Nous prenons donc le relais avec une vaste campagne de prévention», explique Marc Paris, directeur du Partenariat pour un Canada sans drogue, un organisme à but non lucratif.

Le gouvernement axe ses campagnes sur les drogues dures. «Or, les jeunes doivent aussi savoir que les antidouleurs ne sont pas des bonbons et qu'ils ne peuvent pas les mélanger avec l'alcool, prévient M. Paris. Ils ont beau croire que les médicaments sont sûrs, une fois la pilule sortie de sa bouteille, on ignore ce qu'on prend.»

La campagne, qu'on verra aussi sur le web (CanadaSansDrogue.org), vise à donner des outils aux parents pour qu'ils abordent le sujet avec leurs adolescents.

Elle tentera aussi de sensibiliser les Canadiens aux dangers de la drogue au volant. «Les conducteurs sont désormais deux fois plus nombreux à conduire sous l'influence de la drogue que sous l'influence de l'alcool», explique M. Paris.