Un regroupement de personnes atteintes de dégénérescence maculaire souhaite intenter un recours collectif contre les cliniques privées qui ont imposé des frais qu'il juge excessifs pour des gouttes oculaires qui servent au traitement de la maladie.

La requête en vue de faire autoriser un tel recours collectif sera déposée en Cour supérieure cette semaine. Après avoir annoncé que la requête serait déposée mardi, le groupe a finalement reporté le tout à jeudi à cause de l'abondance de nouvelles reliées à la santé cette journée-là.

Le Comité provincial pour la gratuité des soins pour les personnes atteintes de dégénérescence maculaire rencontrera la presse, jeudi, pour expliquer plus en détail sa requête. Il affirme que son recours viserait non seulement les cliniques privées qui ont imposé de tels frais, mais aussi la Régie de l'assurance-maladie du Québec, qui a, selon lui, toléré de tels frais accessoires.

Des cliniques privées ont facturé des frais pouvant atteindre 200$ pour des gouttes ophtalmiques utilisées dans le cadre du traitement de la dégénérescence maculaire. Ces traitements doivent être subis régulièrement, généralement chaque mois.

La dégénérescence maculaire, maladie multifactorielle, affecte surtout les personnes de plus de 55 ans. Une petite zone de la rétine, dite macula, se détériore. Cela provoque une perte progressive de la vision centrale.

Le Comité provincial pour la gratuité des soins pour les personnes atteintes de dégénérescence maculaire demande que ces frais soient remboursés aux patients qui ont dû les payer en clinique privée.

En février dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, avait annoncé que des hôpitaux seraient éventuellement désignés afin d'assurer ces soins médicalement requis gratuitement dans le cadre du système public.

À la mi-mars, le Collège des médecins s'était publiquement inquiété du flou qui entoure parfois la question des «frais accessoires» et avait demandé au ministère de clarifier la situation, pour le bien de tous.

«Oui il y a des frais accessoires pour toutes sortes de maladies ou de traitements, mais, au niveau de la dégénérescence maculaire, donc au niveau de la santé des yeux, on a facturé les prix les plus élevés, à coût de 200$ ou 230$ par mois. Et, en plus, ce sont des aînés, à la retraite, avec un revenu fixe», a fait valoir en entrevue André Lavoie, porte-parole du comité.

Le coût réel de ces gouttes ophtalmiques, en fait, serait de 15$, a dénoncé M. Lavoie.