Alors que les cas de grippe A (H1N1) se multiplient dans la province, les autorités de santé publique demandent aux citoyens qui ne souffrent pas de graves symptômes d'éviter les urgences. À compter de lundi, les personnes qui craignent d'avoir contracté le virus devront plutôt se rendre dans l'une des 37 cliniques de grippe de la province.

Dans les deux dernières semaines, le pourcentage des personnes qui se sont présentées aux urgences avec des symptômes grippaux a bondi de 6% à 16%.

Pour éviter d'engorger le système «on demande à la population d'aller le moins possible dans les urgences et d'aller plutôt dans les cliniques de grippe», a affirmé ce matin la directrice de l'organisation des services de première ligne intégrés, la Dre Yolaine Galarneau. «Il y en a 11 d'ouvertes en ce moment dans six régions du Québec et lundi nous comptons en ouvrir 26 supplémentaires, dont 14 à Montréal», a-t-elle ajouté.

On ne sait pas encore où seront situées les nouvelles cliniques. L'information devrait être diffusée au cours du week-end sur le site pandemiequebec.gouv.qc.ca.

Les personnes qui souffrent de convulsions, de vomissements prolongés, de raideurs au cou et qui ont de la difficulté à bouger doivent toutefois se présenter immédiatement aux urgences, a précisé Dre Galarneau.

Depuis le 30 août, 579 personnes atteintes de la grippe A (H1N1) ont été hospitalisées. Près de la moitié, soit 398 personnes, l'ont été cette semaine. Par ailleurs, le virus a fait deux autres victimes hier, portant à sept le nombre de décès depuis le premier septembre.

Près d'un million de personnes vaccinées

Sur le terrain, la campagne de vaccination va bon train, assure le ministre de la Santé, Yves Bolduc. Près de 800 000 personnes ont déjà reçu le vaccin. La distribution de coupons de rendez-vous semble également avoir porté fruit. Dans la métropole aujourd'hui, la vaccination se déroule rondement. Selon l'Agence de la santé de Montréal, il y a présentement peu de temps d'attente dans les différents points de vaccination.

«Ça va bien sur le terrain, les gens se font vacciner à un bon rythme et les séquences de vaccination sont appliquées comme prévu. De telle sorte que nous nous approchons du million de personnes vaccinées», a expliqué Yves Bolduc.

Selon son évaluation, la campagne de vaccination coutera environ 200 millions de dollars au gouvernement du Québec. «Le prix n'a pas d'importance», a-t-il spécifié.«Notre gouvernement ne regarde pas la facture, l'important c'est que tout a été mis en place pour protéger la population.»

Ce matin, un article publié dans le quotidien The Gazette a révélé que les 200 donateurs les plus importants de l'Hôpital général juif avaient reçu le vaccin même s'ils ne faisaient pas partie des groupes prioritaires. Cette semaine, on apprenait également que des membres du conseil d'administration de l'Institut de cardiologie de Montréal, des détenus ainsi que des membres de famille d'employés de l'usine de fabrication du vaccin de GlaxoSmithKline à Sainte-Foy avait reçu le vaccin avant leur tour.

«Il n'y a aucune autorisation de passe-droit qui a été fait», a rétorqué le ministre Bolduc. «Ce sont des cas anecdotiques que l'on déplore. Ça ne s'est pas produit dans tous les établissements. On ne peut pas les dévacciner. Mais à partir de maintenant la consigne va être encore plus renforcée. C'est à dire que l'on doit se concentrer sur les groupes prioritaires.»

Selon le ministre Bolduc, sur les 800 000 personnes vaccinées, seulement quelques centaines de personnes ont bénéficié d'un passe-droit.