Un nouveau cas bénin de grippe A (H1N1) s'est ajouté hier au Québec, mais il semble que le plus fort de la crise soit passé, du moins pour le moment.

Les données colligées par les autorités de santé publique partout au pays révèlent en effet que le point culminant du nombre de cas rapportés se situe vers la troisième semaine du mois d'avril.

 

Les questionnaires indiquent «un sommet du début des symptômes autour de la troisième semaine d'avril. Quant à savoir comment le virus va s'ajuster dans le temps, si ça peut bouger, ce n'est pas impossible», a déclaré hier le directeur national de la santé publique du Québec, le Dr Alain Poirier, qui voit là une bonne nouvelle.

À ce jour, la virulence du virus est également très faible à l'extérieur du Mexique. «Le taux de mortalité est très faible, bien en deçà de 1%, puisqu'il y a eu deux décès aux États-Unis et aucun au Canada», a ajouté le Dr Poirier.

Le nouveau cas d'infection rapporté hier concerne par ailleurs une personne de la région de Montréal qui revenait d'un voyage au Mexique. Ce nouveau cas porte le total à 11 dans la province, tous des cas bénins.

Au Canada, on compte désormais 216 cas, dont trois qui ont nécessité une hospitalisation.

La situation semble revenir à la normale un peu partout. Au Collège Charlemagne, où un cas a été identifié le week-end dernier, 96% des élèves étaient de retour en classe hier, a rapporté le coordonnateur gouvernemental en sécurité civile, Michel C. Doré.

Les experts s'attendent toutefois à ce que le virus revienne en force l'hiver prochain, pendant la saison grippale. Les pays doivent se préparer en conséquence, a indiqué hier le numéro 2 de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Keiji Fukuda.

La propagation du virus à l'hémisphère Sud, où l'hiver commence, suscite aussi l'inquiétude des scientifiques. Jusqu'à présent, la grippe A (H1N1) a surtout causé des infections dans les pays de l'hémisphère Nord.

Le plus récent bilan officiel de l'OMS fait état de 2371 cas confirmés dans 24 pays, dont 44 décès.

L'OMS continue d'ailleurs de recenser les cas attentivement. «Si on regarde les pandémies passées, il est raisonnable de penser que le tiers de la population mondiale pourrait être affectée par le virus» advenant une pandémie de grippe A (H1N1), a déclaré le Dr Fukuda.

Un vaccin presque prêt

Par ailleurs, un chercheur américain travaillant à l'élaboration d'un vaccin contre la grippe porcine a déclaré hier qu'il espérait que le vaccin contre ce virus serait prêt dans deux ou trois semaines pour des essais cliniques sur des souris de laboratoire.

Suresh Mittal, professeur à l'Université de Purdue, a ajouté que le vaccin serait prêt à être produit d'ici quelques mois.