Le nouveau président de l'Association médicale canadienne (AMC) plaide pour l'ouverture au privé en santé. Nommé en août dernier, le Dr Robert Ouellet est en faveur de la pratique mixte des médecins et prône la collaboration entre le secteur privé et public dans les hôpitaux.

«On est fier de la qualité de notre système de santé. Mais il y a des problèmes d'accès énormes. Le système doit être changé en profondeur», dit le Dr Ouellet, radiologiste de Laval.

Le réseau vit un problème de financement, selon le Dr Ouellet, qui croit que faire plus de place au privé est la solution. «Je crois en un système de santé universel, dit-il. Mais je crois aussi que le privé devrait être complémentaire au public. Au lieu de simplement interdire le privé, il faut l'encadrer.»

Plusieurs pays ont déjà ouvert leur réseau de santé au privé. Pour voir comment se déroule cette cohabitation, l'AMC se rendra la semaine prochaine en Europe. «En France, 60% des chirurgies sont faites au privé, tout en étant payées par l'État. Opérer au privé coûte entre 30% et 40% moins cher qu'au public. L'État sauve de l'argent», pense le Dr Ouellet.

Depuis 20 ans

Ce n'est pas d'hier que le Dr Ouellet est un partisan du privé en santé. C'est lui qui a créé la première clinique privée de scan au Québec en 1987.

À l'époque, le Dr Ouellet était radiologiste à la Cité de la Santé à Laval. Sachant que son hôpital était incapable de s'offrir un scan, il s'est associé à d'autres médecins et a acheté un appareil. Il a ensuite signé une entente avec la Cité de la Santé, qui lui envoyait des patients. «Le but premier, c'est que le privé aide le public», dit-il.

Le Dr Ouellet est également en faveur de la pratique mixte chez les médecins. Il pratique lui-même à la fois au public et au privé depuis 20 ans. «Pourquoi un chirurgien qui fait 90% à 95% de sa tâche au public ne pourrait-il pas en faire plus au privé?» demande-t-il.