Le Parti libéral du Canada, a demandé jeudi la démission du ministre fédéral de l'Agriculture, lui reprochant son rôle dans une épidémie en cours de listériose qui a déjà fait au moins 13 morts dans le pays.

Cet appel intervient alors que le Canada se prépare à des élections législatives anticipées, qui devraient être annoncées dimanche par le premier ministre Stephen Harper, pour le 14 octobre.

Le chef du parti libéral, Stéphane Dion, a reproché au ministre de l'Agriculture Gerry Ritz et au premier ministre d'avoir «voulu cacher aux Canadiens des changements fondamentaux» dans le système gouvernemental d'inspection des aliments au Canada.

Le ministre «prétend qu'aucun changement n'a été apporté dans la façon dont se fait l'inspection des aliments au Canada, qu'il ne s'agissait que d'un projet. Nous avons maintenant la preuve que ce n'est pas vrai», a déclaré à la presse M. Dion.

«Depuis le 31 mars, des changements sont entrés en vigueur qui font en sorte que les inspecteurs inspectent davantage de la paperasse que des aliments et, dans ces circonstances, parce que ces changements ont été cachés, le ministre doit démissionner», a-t-il ajouté.

Le premier ministre Harper a annoncé mercredi qu'une enquête indépendante serait menée pour déterminer les causes et tirer les leçons de cette épidémie de listériose, mais selon M. Dion, il ne s'agit que d'un subterfuge.

«Nous n'accepterons pas que durant cette campagne (...) il refuse de répondre aux questions en disant qu'il y a une enquête publique. Il aura à s'expliquer sur ce manque de clarté de la part d'une gouvernement qui, visiblement, a voulu cacher aux Canadiens des changements fondamentaux», a-t-il dit.

Depuis la mi-août, l'Agence de la santé publique du Canada a recensé 13 décès (dont 11 en Ontario) pour lesquels des analyses ont confirmé que la listériose avait contribué au décès, selon un dernier bilan établi mercredi. Six autres décès font l'objet d'une enquête.

En tout, 38 cas de contamination ont été dénombrés et 15 autres cas suspects font toujours l'objet d'analyse, la plupart en Ontario.

La contamination a pour origine une usine à Toronto de la compagnie Maple Leaf, un des principaux producteurs canadiens de viandes et de charcuterie emballées.

Maple Leaf a rappelé tous les produits fabriqués dans l'usine et assumé la responsabilité entière de cette crise, affirmant que le système canadien de contrôle de la sécurité alimentaire n'était pas en cause.