Alors que d'autres cas de légionellose ont été signalés, la Direction de la santé publique de la Capitale-Nationale et la Ville de Québec entreprendront demain mardi une inspection des édifices abritant les tours de refroidissement qu'elles croient être à la source du problème.

Les secteurs du Vieux-Québec et de la Basse-Ville de Québec sont aux prises avec une éclosion de légionellose, une infection bactérienne, depuis le 17 juillet.

À ce jour, 40 cas ont été répertoriés, dont trois décès, a précisé lundi le Dr François Desbiens, directeur régional de la santé publique, au cours d'une conférence téléphonique.

La bactérie se développe dans l'eau stagnante des tours de refroidissement utilisées dans les grands édifices avant de circuler dans le système de climatisation. De là, elle se propage dans l'air sous forme de fines gouttelettes. C'est en inhalant ces gouttelettes qu'une personne peut être contaminée.

Des lettres ont déjà été adressées aux propriétaires d'édifices de trois étages ou plus, à qui l'on demande de nettoyer et de désinfecter leur tour de refroidissement et de désinfecter le tout. Les autorités n'ont toujours pas trouvé la source du problème.

Comme d'autres cas ont été recensés depuis, la Ville et la Direction de la santé publique ont décidé d'entreprendre une visite des édifices concernés afin d'y faire des prélèvements d'eau à des fons d'analyse. Il y a 22 tours de refroidissement dans la zone visée et 19 autres si on élargit le périmètre.

«Il y a eu des interventions et, malgré cela, ça se poursuit, a expliqué le Dr Desbiens. Donc, il faut aller un cran plus haut dans le niveau d'intervention. Mais plutôt que d'interpeller volontairement comme on l'a fait à l'époque, les pouvoirs de la Ville permettent aux inspecteurs d'entrer dans les bâtiments pour vérifier la conformité avec le règlement sur la salubrité. La Loi sur la santé publique me permet d'ordonner des visites mais, surtout, la désinfection et le nettoyage, pour pouvoir aller plus loin.»

Les autorités prévoient avoir terminé leur inspection vendredi.

L'inhalation de gouttelettes d'eau contaminée n'entraîne pas de problème chez les personnes en bonne santé, mais celles dont le système immunitaire est affaibli ou les gros fumeurs peuvent toutefois être affectés par la légionellose. Les symptômes sont une fièvre persistante et des difficultés respiratoires.

Le Dr Desbiens a souligné que, habituellement, les autorités relèvent deux ou trois cas de légionellose par année.

Il a précisé que la moyenne d'âge des 40 personnes atteintes est de 62 ans, et qu'on compte 2 hommes pour 1 femme. Pour ce qui est des trois décès, il s'agit de deux hommes et d'une femme.

«Ce sont des gens qui résidaient chez eux. La plupart avaient une maladie chronique ou étaient de gros fumeurs. On a deux ou trois cas plus jeunes, qui n'avaient pas de facteurs de risque contributifs, si ce n'est que de travailler ou de vivre dans le quadrilatère concerné. Mais la grande majorité des cas avaient des maladies chroniques», a résumé le Dr Desbiens.

Fait à noter, la Ville de Québec a fait le ménage dans sa propre cour, s'assurant que les quatre édifices qu'elle possède dans le périmètre n'étaient pas la source de l'infection, a précisé Chantale Giguère, directrice générale adjointe à la sécurité publique pour la Ville de Québec.