Le Commissaire à la santé et au bien-être du Québec a finalement tranché après un an de réflexion: toutes les femmes devraient avoir accès gratuitement à un test de dépistage du syndrome de Down (trisomie 21). Ce test aidera les parents à prendre des «décisions éclairées» sur leur avenir. Mais s'il choisit d'aller en ce sens, le gouvernement devra être très prudent, prévient le Commissaire.

Le débat éthique sur la légitimité des tests de dépistage du syndrome de Down est vif au Québec. Dans sa nouvelle Politique en périnatalité publiée l'an dernier, le ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) évitait de se prononcer sur le sujet.

Le MSSS a plutôt demandé au Commissaire à la santé et au bien-être, Robert Salois, de déterminer si un programme de dépistage systématique et gratuit de la trisomie 21 devait être implanté au Québec. Dans son rapport publié hier, M. Salois conclut que oui, mais pas sans condition.

Il dit entre autres que l'on devra s'assurer d'avoir réellement le consentement «libre et éclairé» des parents avant de leur faire subir le test. «On devra parler des risques, mais aussi de comment vivre avec un enfant trisomique et aussi parler de ce que les personnes trisomiques peuvent apporter à la société», explique la Commissaire adjointe à l'éthique, Guylaine de Langavant.

Pour éviter ces préjugés, le Commissaire Salois recommande que les parents qui décident d'élever une enfant trisomique reçoivent plus de soutien du gouvernement.