Cinquante-cinq accidents par jour, deux amputations par semaine, un décès par mois: c'est en insistant sur ces chiffres que la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) lance cette semaine une campagne de prévention visant les jeunes de même que ceux qui les emploient.

La CSST a levé le voile sur la campagne, mardi à Québec, la faisant coïncider avec l'arrivée massive des jeunes sur le marché du travail pour la période estivale.

«Ce n'est pas un choix innocent que de lancer cette campagne au printemps, a indiqué en entrevue téléphonique le porte-parole de la CSST, Pierre Turgeon. On s'est aperçu que, statistiquement, c'était l'été qu'il y avait le plus de jeunes âgés de 24 ans ou moins qui travaillaient, et il y a une concentration des accidents dans trois mois bien précis, qui sont juin, juillet et août.»

Faute de formation et de supervision, les jeunes travailleurs sont plus susceptibles que les autres d'avoir un accident quand ils commencent un nouvel emploi.

«Quand on parle d'accidents du travail chez les jeunes, on parle chaque année, en moyenne depuis 10 ans, au Québec, de 20 000 accidents, a indiqué M. Turgeon. De toute nature: certains sont très graves, d'autres moins. On parle d'une moyenne de 55 accidents par jour, deux amputations par semaine, un décès par mois, 1000 séquelles permanentes par année.»

Afin d'éviter des drames, l'accent doit être mis sur la formation dès l'embauche, selon la CSST. C'est le message que cherche à faire passer la publicité, en donnant plusieurs exemples de risques qui guettent les jeunes travailleurs.

On peut notamment voir dans le message télévisé un jeune homme travaillant dans une cuisine qui utilise une trancheuse de façon inadéquate. L'image s'arrête juste avant que ses doigts n'y passent.

«Le message ne fait que suggérer un accident avant qu'il ne se produise, a noté M. Turgeon. C'est un formateur qui appuie sur «pause» et on y dit que, souvent, la formation en entreprise dès l'embauche permet de réduire les risques d'accidents et que la sécurité au travail, ça s'enseigne, ça s'apprend.»

«En étant moins sanglant (que lors d'autres campagnes), ça nous permet de diffuser la publicité à toute heure du jour», ce qui n'était pas le cas pour d'autres campagnes de la CSST, a ajouté le porte-parole.

La nouvelle campagne sera diffusée du 15 avril au 31 mai à la télévision, sur internet et sur des affiches qui seront visibles dans les cégeps, restaurants et bars.