Les recherches visant à retrouver des survivants à la suite de l'affaissement partiel du toit d'un centre commercial en Ontario - interrompues par les craintes de voir un second effondrement - ont repris à la demande du premier ministre de la province, Dalton McGuinty, ont indiqué les autorités, lundi soir.

Elles ont toutefois indiqué, au cours d'un point de presse, qu'un nouveau plan était en voie d'élaboration.

M. McGuinty a indiqué à La Presse Canadienne qu'il avait demandé aux autorités qu'elles envisagent d'autres solutions, dont l'utilisation d'équipements lourds pour démolir l'immeuble de l'extérieur. Il a ajouté que si un membre de sa famille ou un ami proche était à l'intérieur des décombres, il souhaiterait «qu'aucune pierre ne soit laissée en place» pour le retrouver, ajoutant que les autorités devaient aux familles et à la collectivité d'Elliot Lake, là où est situé le centre commercial, de donner leurs meilleurs efforts.

La nouvelle de l'abandon des recherches avait secoué et irrité les résidants de la région et les propriétaires du centre commercial Algo, d'Elliot Lake, une ville située à 160 km à l'ouest de Sudbury.

Les propriétaires ont annoncé leur intention d'obtenir une injonction afin de poursuivre les recherches, a annoncé la gérante du centre commercial, Rhonda Bear, d'Eastwood Mail Inc. Celle-ci a indiqué, par courriel, à La Presse Canadienne que les propriétaires demandaient qu'on permette à des volotaires entraînés de poursuivre les recherches. Elle a ajouté que leurs avocats avaient entrepris les démarches pour demander une injonction.

Selon Bill Needles, un membre de l'équipe de recherche et de sauvetage, il était tout simplement trop dangereux de poursuivre l'opération puisque la section du bâtiment endommagée par l'affaissement est devenue de plus en plus instable à mesure que les secouristes y circulaient.

Plusieurs dizaines de résidants ont exprimé leur colère après l'annonce de l'abandon des recherches. Rassemblés à l'extérieur de l'hôtel de ville d'Elliot Lake, ils se sont dits dégoûtés par la tournure des événements. Ils ont scandé en anglais: «les missions de secours ne finissent jamais, sauvez nos proches, sauvez nos amis», rappelant que les recherches pour trouver des survivants peuvent durer plusieurs jours après un séisme important.

Une partie du toit, qui sert aussi de stationnement aux clients et employés du centre commercial, s'est affaissée samedi après-midi pour atterrir deux étages plus bas. L'effondrement a laissé un trou de 12 m par 24, et provoqué des pannes de courant ainsi qu'une fuite de gaz.

Au moins deux personnes se trouvent encore sous les gravats de béton. M. Needles a précisé que son équipe ne pourra pas venir au secours des éventuels survivants en dépit des signes de vie détectés.

En conférence de presse lundi, il a affirmé que ses collègues et lui-même n'étaient pas contents d'avoir à suspendre leurs recherches, mais que c'était malheureusement la seule solution.

Bill Needles a raconté qu'un escalier mécanique touché par l'effondrement avait obligé les secouristes à retirer leurs grues du site lundi et qu'il avait continué à se séparer des poutres qui le supportent au cours de la journée.

«L'un des ingénieurs m'a dit que, ce qu'il ne comprenait pas, c'était pourquoi il ne s'était pas déjà effondré, a-t-il rapporté. Cela suffit à convaincre que l'édifice n'est pas du tout sécuritaire.»

M. Needles a indiqué que les autorités locales feraient un examen du bâtiment, qui fait présentement l'objet d'une enquête de la part du ministère ontarien du Travail.

Il a ajouté que les représentants du ministère allaient donner un ordre pour que le centre commercial soit détruit en partie.

Plus tôt lundi, la police avait confirmé qu'au moins une personne était décédée après l'effondrement, qui a également fait 22 blessés.

D'après Percy Jollymore de la Police provinciale de l'Ontario, les policiers essaient toujours de déterminer combien de gens manquent à l'appel.

Il a expliqué que la liste de noms soumis par des résidants inquiets avaient beaucoup fluctué depuis l'incident, mais que deux d'entre eux y étaient demeurés.

«Nous avons les noms de deux personnes qui étaient dans le centre commercial, a révélé l'inspecteur Jollymore. Ces deux noms n'ont jamais disparu de la liste.»