(Vancouver) Un lien autoroutier majeur reliant les basses-terres continentales de la Colombie-Britannique au reste de la province sera enfin rouvert à la circulation avant la fin de la journée lundi, cinq semaines après les pluies diluviennes qui ont causé des ravages.

Le ministre des Transports, Rob Fleming, a déclaré mercredi que la mobilisation des entrepreneurs et des ingénieurs pour permettre la réouverture de l’autoroute Coquihalla Highway est sans précédent, tout comme la rivière atmosphérique qui s’est abattue sur le sud de la Colombie-Britannique, le mois dernier. Au moins 20 tronçons distincts de l’autoroute ont été détruits ou endommagés par les inondations, dont sept ponts.

Rob Fleming a précisé que ce sont d’abord les camions de marchandise, les véhicules commerciaux et les autobus qui pourront emprunter l’autoroute, afin d’assurer en priorité l’accès au transport des biens et services.

L’autoroute 3 est le seul lien routier encore disponible vers l’intérieur des terres depuis la série de tempêtes qui a entraîné les inondations. Les autorités ont fait savoir que certains tronçons de la route allaient devoir circuler à une voie dans chaque direction. De plus, comme l’électricité n’a pas encore été rétablie dans certains secteurs, les camionneurs n’auront d’éclairage sur la route qu’à l’intérieur des galeries pare-neige et les tests de freinage se feront à l’aide de génératrices.

Le ministre Fleming a parallèlement annoncé qu’au lendemain de la réouverture de l’autoroute l’ouverture de Coquihalla, l’avis de circulation réservée aux véhicules essentiels sera levé sur l’autoroute 3.

Il insiste cependant pour rappeler aux automobilistes d’être très prudents s’ils empruntent l’autoroute 3.

« C’est une route sécuritaire tant que les gens sont préparés, responsables et adaptent leur conduite aux conditions routières, mais cela reste une route de montagne », a-t-il mentionné.

Des experts inquiets du dégel

Un groupe d’ingénieurs soutient que de meilleures pratiques de coordination et d’observations météorologiques pourraient aider la Colombie-Britannique à mieux se préparer face aux catastrophes naturelles. Ils préviennent aussi que les pluies et le dégel du printemps pourraient aggraver les dégâts causés par les récentes inondations.

Ces ingénieurs de l’Université de la Colombie-Britannique ont partagé leurs observations préliminaires en lien avec les inondations de novembre dernier avec l’ingénieur géotechnique Jonathan Fannin, qui craint que la fonte des neiges n’affaiblisse davantage des structures déjà abîmées comme des digues, des autoroutes et des ponts.

L’ingénieure en transports, Amy Kim, souligne que des leçons peuvent être tirées de ces inondations pour protéger certaines infrastructures critiques, en fermant certaines routes de manière préventive et en prévoyant des itinéraires alternatifs.

M. Fannin croit que des endroits comme Hong Kong ou Rio de Janeiro pourraient servir d’exemples pour la Colombie-Britannique. Dans ces grandes villes, un système d’alerte centralisé permet d’avertir la population en cas de danger imminent ou de tempêtes.

À Hong Kong, entre autres, les résidents reçoivent des alertes pour les informer de ne pas sortir de chez eux lorsqu’un évènement météorologique extrême est détecté sur les radars.

Alors que l’on s’attend à une multiplication des évènements météo extrêmes, il estime que la Colombie-Britannique pourrait bénéficier d’une meilleure surveillance des coulées de boues et du passage de débris en plus de mieux surveiller les rivières et les conditions atmosphériques.

« Je crois qu’on va devoir améliorer notre capacité à anticiper les évènements, à diffuser des alertes et à coordonner la contribution d’une foule de disciplines », a-t-il soutenu.