(Ottawa) Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) demande à un tribunal de rejeter la plainte de l’un de ses employés qui affirme avoir été victime de discrimination raciale et d’abus physiques de la part de certains de ses collègues de travail.

Le SCRS croit que Sameer Ebadi aurait plutôt dû faire cheminer sa plainte en faisant usage des recours à l’interne qui traitent de la conduite professionnelle et qui se penchent sur les questions de harcèlement plutôt que de porter plainte à la Cour fédérale.

Sameer Ebadi, qui se sert d’un pseudonyme en raison de la nature délicate de son travail au SCRS, affirme qu’il a décidé de porter plainte devant un tribunal car il doute que les instances internes du SCRS puissent lui garantir une audience impartiale.

Sameer Ebadi est un musulman pratiquant qui est venu s’établir au Canada afin de fuir la répression qu’il a subi dans un pays du Moyen-Orient. Il travaille depuis 2000 en tant qu’analyste dans la région des Prairies.

Dans une déclaration soumise en janvier 2020, il affirme que malgré son travail irréprochable et son excellent dossier professionnel, il a été ignoré pour obtenir une promotion, qu’il a subi de l’intimidation, de la discrimination de même que des abus physiques et psychologiques et de la persécution religieuse de la part de camarades de travail.

Il ajoute que le SCRS l’a placé sous surveillance après les attentats terroristes de septembre 2001 aux États-Unis, qu’il a été suivi secrètement et qu’un appareil de géolocalisation par satellite a été installé dans son automobile.

Le SCRS signale que la Cour fédérale ne devrait pas entendre sa cause car son travail à l’agence est soumis à une régie interne des services de renseignement.