Guy Degrace est un fin connaisseur de pot. Employé chez Hydropothicaire, le plus important producteur de cannabis légal au Québec, il s'assure que les 20 produits de marijuana médicinale déjà offerts à certains patients par son entreprise sont de la plus haute qualité.

Son travail consiste à identifier, évaluer et goûter la marchandise comme un sommelier le fait avec le vin.

Un métier d'avenir avec la légalisation prochaine... qui s'enseigne depuis 2016 au Trichome Institute, à Denver, au Colorado. Guy Degrace, lui, a appris sur le tas. Il connaît les différentes variétés, leurs teneurs en cannabinoïdes, leurs odeurs, leurs effets et leurs goûts.

Il y a quatre ans, il s'est blessé au dos en tombant d'un « forklift », un chariot élévateur, dans une entreprise de plomberie. Un accident bête qui lui a permis d'approfondir ses connaissances en cannabis grâce à une ordonnance de son médecin. Il peut donc tester la drogue en toute légalité.

« Si j'ai une grosse crise de douleur, je prends du CBD mélangé avec du THS, mais decarb. Non fumable. Donc, tu le manges. Les effets durent plus longtemps que si tu le fumes ou le vaporises », a-t-il affirmé lors du passage de La Presse à l'usine de Gatineau.

Du CBD ? Decarb ? Vaporiser ?

Le CBD, reprend-il, est un cannabinoïde qui a peu d'effets psychoactifs. En d'autres mots, il ne rend pas « stone ». Le decarb est une poudre de cannabis qu'on met dans des capsules ou dans des aliments, comme des biscuits, des brownies ou des muffins, et qu'on avale. 

Quant au vaporisateur, il chauffe le cannabis pour faire passer les principes actifs du pot de l'état solide à l'état gazeux. La vapeur ne contient pas de monoxyde de carbone, de goudron ou d'autres toxines nocives qu'on retrouve dans la fumée. C'est la façon la plus simple et la plus saine de consommer les substances actives du cannabis, assure M. Degrace. Pas de fumée. Plus facile à doser. Et plus discret.

Photo Ivanoh Demers, La Presse

La serre contient 3000 plantes, toutes cultivées sans pesticides de synthèse. Elle est baignée de lumière naturelle et bénéficie d'un éclairage d'appoint de 1 million de watts.

Photo Ivanoh Demers, La Presse

Une deuxième serre de 1 million de pieds carrés est en construction. Coût : 25 millions de dollars.