En négociation depuis des mois avec Québec, les 1400 ingénieurs au service de l'État déclencheront une grève générale à compter du 10 mai, pour faire avancer leurs revendications.

L'atteinte de la parité avec les ingénieurs municipaux et ceux du gouvernement fédéral est au centre de leurs demandes - une augmentation de salaire de l'ordre de 20 %.

Les membres de l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec souhaitent aussi qu'on leur permette de constituer un réel contrepoids à leurs collègues du secteur privé pour les projets publics. Aussi réclament-ils que les ingénieurs du privé soient mis en présence d'ingénieurs du secteur public de même niveau.

Pour Andy Guyaz, le secrétaire du syndicat, le chiffre de 20 % ne tient compte que du salaire - au point de vue de la rémunération globale, les ingénieurs du gouvernement québécois ont un retard de 40 % sur les ingénieurs municipaux ou ceux du fédéral. Leur prochaine réunion de négociation avec le Trésor aura lieu vendredi prochain, le 5 mai.

TRAVAIL NÉCESSAIRE

Le gouvernement du Québec emploie 1400 ingénieurs, dont une bonne partie aux Transports (850) et à l'Environnement (250). De ceux-ci, 37 sont considérés comme « service essentiel » en permanence, et ne peuvent par conséquent faire grève. Deux cents autres peuvent être rappelés en cas d'urgence.

Le travail des ingénieurs du gouvernement est nécessaire pour l'avancement de nombreux chantiers - les gros ouvrages, l'échangeur Turcot notamment, sont sous la responsabilité de firmes privées, mais plusieurs chantiers de traitement des eaux, par exemple, nécessitent leur présence.

Les ingénieurs du gouvernement gagnent en moyenne 74 000 $ par année. Leur plafond salarial se situe à 82 000 $, mais certains « experts » peuvent avoir des primes portant leur salaire à 94 000 $ par année.

Les ingénieurs s'insurgent aussi devant la tendance du gouvernement à embaucher des ressources externes pour faire du travail normalement réservé à un ingénieur. Le ministère de l'Environnement, par exemple, a accordé un contrat de 1,2 million pour 1100 jours de travail à un ex-ingénieur, qui ne fait plus partie de son ordre professionnel, pour la surveillance de travaux sur un barrage en Abitibi.