Le ministre ontarien de la Santé a comparé sa visite dans la communauté autochtone d'Attawapiskat à ses années horribles de médecine en zones de guerre.

Eric Hoskins s'est rendu mercredi dans la petite communauté de la baie James, où des dizaines de jeunes ont tenté de se suicider au cours des derniers mois. Le ministre a eu des entretiens pendant trois heures avec les leaders du village, mais il a aussi rencontré des dizaines de jeunes gens, tous touchés de près par le suicide.

Plus tôt cette semaine, les autorités croient avoir désamorcé un pacte de suicide qui impliquait 13 jeunes, dont un enfant de neuf ans.

Lors de sa visite, le ministre Hoskins a été particulièrement ébranlé par le témoignage d'une mère, Sheridan Hookimaw, dont la fille de 13 ans s'est suicidée en octobre.

Les membres de la communauté ont notamment demandé au ministre plus de professionnels en santé mentale, mais aussi des programmes d'activités pour les enfants et les adolescents, le retour à une culture ancestrale et des programmes de formation parentale.

En entrevue avec La Presse Canadienne, le ministre Hoskins s'est dit plus résolu que jamais, en tant qu'être humain et en tant que politicien, à apporter des solutions à cette crise.

L'Ontario sera là pour les appuyer, a-t-il dit, à long terme mais aussi à court terme, en déployant par exemple 13 spécialistes en santé mentale afin de pouvoir assurer un soutien jour et nuit.

Les leaders d'Attawapiskat ont déclaré l'état d'urgence, samedi, à la suite de onze tentatives de suicide signalées dans la communauté ce mois-ci seulement, et 28 autres observées en mars.

Le docteur Hoskins avait fondé avec sa femme, Samantha Nutt, médecin elle aussi, l'organisme War Child, qui vient en aide aux enfants victimes de la guerre un peu partout dans le monde.