Le gouvernement fédéral assure qu'il fait tout en son possible pour venir en aide à une Première Nation isolée du nord du Manitoba qui est durement ébranlée par une vague de suicides.

La ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, et la ministre de la Santé, Jane Philpott, affirment que l'enjeu ne concerne pas uniquement la nation crie Pimicikamak, connue sous le nom de Cross Lake. Elles disent vouloir comprendre pourquoi tant d'Autochtones s'enlèvent la vie et agir en conséquence.

Six personnes se sont suicidées au cours des deux derniers mois dans la réserve de Cross Lake, qui est située à environ 500 kilomètres au nord de Winnipeg.

Au cours des deux dernières semaines, 140 autres personnes ont soit tenté de le faire ou menacé de se suicider. Environ 100 enfants font l'objet d'une veille de suicide.

Le conseil de bande a déclaré l'état d'urgence.

« Cross Lake n'est pas toute seule, a dit Mme Bennett à Ottawa, jeudi. Cela se passe d'un bout à l'autre du pays et nous devons arrêter ce fléau. Cela veut dire que nous devons montrer que nous avons de l'aide immédiate en santé mentale, mais aussi aller plus loin... ils savent que nous allons les écouter et faire ce qu'ils savent qu'ils ont besoin. »

La réserve demande au moins six travailleurs en santé mentale et des conseillers 24 h sur 24 dans l'immédiat.

Avec 80 % des gens sans emplois, le conseil de bande dit aussi avoir besoin d'offres de travail, d'un hôpital et de centres récréatifs pour les jeunes.

Mme Bennett a soutenu que le gouvernement allait aborder la question du nombre d'enfants autochtones pris en charge par l'État, l'enjeu des logements sur les réserves et le manque d'activités pour les jeunes, autant de facteurs qui causent du désespoir dans les communautés.

« Il y a plus d'enfants pris en charge par l'État aujourd'hui que lorsqu'ils étaient envoyés dans des pensionnats. Cela doit arrêter », a lancé Mme Bennett.

Mme Philpott a déclaré qu'Ottawa avait haussé le nombre de professionnels de la santé disponibles pour la réserve de Cross Lake et que le gouvernement allait chercher des moyens d'accroître le soutien pendant la semaine de relâche scolaire au cours de laquelle les enfants ont moins d'activités.

« Les jeunes... perdent espoir en leurs vies et ressentent un abandon et une impression qu'il n'y a vraiment rien à faire », a-t-elle dit.

Bouleversés par le soutien reçu

Shirley Robinson, la chef intérimaire de la nation crie Pimicikamak, affirme que la communauté est submergée et bouleversée par le soutien qu'elle reçoit depuis que l'état d'urgence a été déclaré, mercredi.

Elle a indiqué que des églises, des conseillers professionnels et des citoyens préoccupés avaient tous offert d'aider la communauté éplorée.

Mme Robinson dit que la réserve tente de tenir le coup jusqu'à ce que l'aide arrive.

L'infirmerie n'a que deux employés le soir, lorsque la plupart des appels à l'aide sont placés.

« Dès que je verrai de l'action sur le terrain, cela diminuera les inquiétudes que nous avons », a dit Mme Robinson, dont le cousin est la plus récente victime de cette vague de suicides.

Mme Robinson a révélé passer le plus clair de son temps à chercher des signes précurseurs sur les médias sociaux.

« Je garde toujours un oeil sur Facebook. Je vois des messages mis en ligne et j'agis immédiatement », a-t-elle dit.