Le directeur parlementaire du budget (DPB) estime que le gouvernement fédéral devra injecter des fonds supplémentaires dans la défense ou réduire ses ambitions militaires, s'il souhaite assurer la viabilité financière de l'armée.

Un nouveau rapport du DPB indique que les niveaux de financement actuels sont insuffisants pour le maintien de la structure des Forces canadiennes.

Le gouvernement Harper dépense actuellement 21,5 milliards $ pour la défense, soit 1,1 pour cent du produit intérieur brut (PIB).

Pour conserver la quantité actuelle de militaires, de bases, de chars d'assaut, d'avions et de navires, le DPB croit que les conservateurs devront dépenser davantage, ou restructurer les Forces.

Le rapport suggère qu'avant les dernières compressions budgétaires, il y avait suffisamment d'argent dans le système pour tout conserver.

Les modèles du DPB montrent en effet que «jusqu'en 2014, les fonds suffisaient au maintien du programme».

«(Le modèle révèle que) c'est seulement dans la seconde moitié des années 2000 que les dépenses ont augmenté suffisamment pour maintenir et rebâtir (jusqu'à un certain point) la capacité de la structure des Forces. Mais les compressions apportées récemment laissent présager le retour de l'écart de financement, dès cet exercice», lit-on.

Le DPB ajoute que si les coûts des programmes et les allocations budgétaires ne sont pas équilibrés, le programme de défense se détériorera au cours des 10 prochaines années.

Le gouvernement Harper subit les pressions des alliés de l'OTAN - notamment des États-Unis et du Royaume-Uni - pour qu'il augmente ses dépenses en défense jusqu'à deux pour cent du PIB.

Le rapport du DPB est publié au moment où les députés s'apprêtent à débattre d'une motion visant à prolonger et élargir la mission canadienne contre le groupe armé État islamique, afin d'inclure des frappes aériennes en Syrie.

La motion suggère la prolongation de la mission jusqu'au 30 mars 2016, au plus tard.

Alors que les députés discutaient de cet enjeu, le ministre de la Défense nationale, Jason Kenney, a dépeint positivement les dépenses militaires du gouvernement conservateur.

«Nous avons effectué des investissements importants si bien que les hommes et les femmes appartenant aux Forces armées canadiennes sont en mesure de faire leur travail», a-t-il martelé.

Les conservateurs avaient été élus en 2006 en promettant de faire croître considérablement la taille des troupes canadiennes et de leur offrir un financement stable après des années de rigueur budgétaire sous le règne des libéraux.

Le budget de la Défense nationale avait bel et bien augmenté durant la guerre en Afghanistan.

Par contre, à partir de 2011, le gouvernement a voulu s'attaquer au déficit fédéral. Sur une base annuelle, il s'est donc mis à réduire les crédits accordés aux militaires de 2,5 milliards $ par rapport à ses projections initiales.