Le ministre fédéral de la Sécurité publique Steven Blaney a estimé mardi que les arrestations et inculpations de trois individus pour terrorisme ces derniers jours étaient justifiées par des menaces «sérieuses».

«Si des accusations sont déposées» contre ces trois hommes, «c'est parce qu'il y a une sérieuse raison de croire qu'ils sont de potentiels terroristes», a déclaré Steven Blaney à la télévision publique CBC.

Lundi, Suliman Mohammed, jeune «radicalisé» de 21 ans, avait été interpellé à Ottawa et poursuivi pour «participation à une activité terroriste». Un chef d'inculpation également retenu pour Ashton et Carlos Larmond, frères jumeaux de 24 ans, arrêtés à la veille du week-end.

Selon la police, Carlos Larmond avait été interpellé à l'aéroport de Montréal, en partance pour l'étranger pour «participer à des activités terroristes». Selon CBC, il était en partance pour la Syrie.

Il appartient au juge de déterminer si les preuves «sont suffisantes pour la tenue d'un procès et condamner ces individus», a indiqué Steven Blaney. «Nous devons rester vigilants et envoyer un signal fort», sur la détermination du gouvernement canadien à poursuivre toutes les personnes présentant une menace pour la sécurité.

«Le peuple à Paris ce week-end a envoyé un signal au monde que ce ne sont pas seulement les policiers, que ce ne sont pas seulement les gouvernements, ce sont les gens qui en ont assez avec ces individus qui tuent», a asséné M. Blaney, qui représentait le Canada à la «marche républicaine» de Paris.

Le ministre a souligné qu'outre les Canadiens qui ont déjà rejoint les rangs de l'organisation État islamique, les Canadiens privés de passeport en raison de leur appartenance supposée à un réseau affilié au terrorisme, d'autres individus sont «sur le radar» des autorités.

Le ministre n'a pas voulu préciser si les trois personnes arrêtées vendredi et lundi étaient sur la liste des 90 personnes au Canada susceptibles de se livrer à des activités terroristes. Il a mentionné qu'«un étudiant de l'Université de Laval» à Québec était également dans la mire des services de sécurité, une information qui n'avait jamais été relevée à ce stade.

Mi-octobre, le Canada avait été endeuillé pour la première fois sur son sol par des attaques menées par deux jeunes radicalisés. L'un au Québec avait renversé un militaire avec son véhicule. Le second avait tué froidement un soldat en lui tirant dans le dos au monument aux morts d'Ottawa, à quelques mètres du Parlement. Les deux attaquants avaient été abattus.