Les policiers de la Ville de Québec abandonnent les jeans et les pantalons colorés pour revenir à l'uniforme officiel. L'association locale a pris cette décision à la suite d'une rencontre entre les membres de la Fédération des policiers municipaux du Québec (FPMQ), dans laquelle il a été décidé de «décentraliser» les moyens de pression.

La Fraternité des policiers de la Ville de Québec souhaite ainsi montrer sa «bonne foi» à l'administration Labeaume. Les deux partis doivent renégocier leur convention collective, qui vient à échéance le 31 décembre prochain.  «On a une réalité différente des autres villes. Voilà pourquoi on prend cette décision», a indiqué en entrevue à La Presse Patrick Talbot, vice-président du syndicat.

Les membres conserveront toutefois la tuque et la casquette rouge pour rappeler leur opposition à la Loi sur les régimes de retraite. «Non, le combat contre la Loi 3 n'est pas terminé » a prévenu Patrick Talbot. Le nouveau mot d'ordre entrera en vigueur lundi matin. 

À Montréal, la Fraternité n'a pas l'intention d'abandonner ce moyen de visibilité, utilisé par la vaste majorité des syndicats policiers du Québec depuis l'été dernier. «Il n'y a absolument rien de changé à nos moyens de pression» a affirmé Martin Desrochers, porte-parole à la Fraternité des policiers et policières de Montréal. 

Mercredi dernier, les associations membres de la FPMQ ont décidé de «régionaliser» les moyens de pression pour s'adapter aux «réalités locales». 

« En permettant à nos associations de régionaliser leurs actions, on leur donne les coudées franches pour gérer leur situation aussi efficacement que possible » a affirmé par voie de communiqué Paulin Aubé, vice-président de la FPMQ  

Cette décentralisation est-elle un signe de l'essoufflement dans le mouvement d'opposition à la Loi 3 ? Pas du tout répond Marc Ranger, porte-parole de la Coalition pour la libre négociation. La Coalition représente 65 000 employés municipaux opposés à la Loi 3 sur les régimes de retraite. «La façon de s'exprimer peut se faire d'une autre façon que le port de vêtements» répond le leader syndical.

Selon lui, cette mesure est même cohérente avec «la suite des choses».  Il rappelle que les syndiqués avaient déjà promis de se faire voir en utilisant «d'autres moyens».  Une rencontre entre les principaux dirigeants de la Coalition aura justement lieu dans les prochains jours pour décider des actions à entreprendre.