La France accorde toujours la plus haute importance aux relations étroites qu'elle entretient avec le Québec depuis des décennies. Mais elle tient aussi à ce que les entreprises françaises profitent du boom économique en Alberta, une province décrite comme le «Texas canadien» dans les fichiers remis aux journalistes français.

C'est aussi à l'invitation du premier ministre Stephen Harper que le président français François Hollande entamera sa visite d'État au Canada à Banff, en Alberta, dimanche, a-t-on indiqué.

Après son séjour en sol albertain, le président français se rendra à Ottawa, où il doit prononcer lundi matin un discours devant les députés et sénateurs réunis en session extraordinaire au Parlement. M. Hollande doit aussi prononcer un discours devant l'Assemblée nationale mardi à Québec et une rencontre est prévue avec le maire de Montréal Denis Coderre dans la métropole avant son départ.

Il s'agira du premier discours prononcé par un chef d'État français devant le Parlement depuis la visite de François Mitterrand, en 1987.

Une importante délégation accompagnera le président Hollande. Elle est composée de six ministres et secrétaires d'État, d'une dizaine d'élus et de 38 chefs d'entreprise.

Un pied de nez au Québec?

Certains observateurs ont interprété la décision de M. Hollande d'entreprendre sa visite d'État dans les provinces de l'Ouest - une première pour un président français - comme un pied de nez au Québec. Mais on rejette avec vigueur cette interprétation du côté français.

On souligne que MM. Harper et Hollande entretiennent «d'excellentes relations» et que le premier ministre a invité le président français à se rendre en Alberta, la province que le premier ministre représente à la Chambre des communes. 

On précise aussi que la moitié de la visite d'État du président français aura lieu en sol québécois.

Bien qu'ils soient issus de formations politiques aux idées diamétralement opposées sur les questions économiques, MM. Harper et Hollande sont sur la même longueur d'onde dans les dossiers chauds en matière d'affaires étrangères, en particulier de la lutte contre le groupe armé État islamique en Irak.

La France et le Canada ont joué un rôle de premier plan, de concert avec la Grande-Bretagne, dans l'intervention militaire menée par l'OTAN en Libye en 2011.