Le gouvernement Harper mine les efforts pour conclure un cessez-le-feu au Proche-Orient en donnant un appui sans équivoque à Israël dans le conflit qui l'oppose au Hamas dans la bande de Gaza et qui a fait jusqu'ici plus de 180 morts lors de sept derniers jours.

C'est du moins ce que soutient le Nouveau Parti démocratique (NPD). 

En fin de semaine, le Canada a fait bande à part en invitant ses alliés internationaux à dénoncer sans ménagement le Hamas, qui se livre à des «actes terroristes», et à faire preuve de solidarité avec Israël.

«Les attaques aveugles à la roquette à partir de Gaza vers Israël constituent des actes terroristes que rien ne justifie. Il est évident que le Hamas utilise délibérément des boucliers humains pour intensifier la terreur dans la région», a soutenu le premier ministre Stephen Harper dans une déclaration.

«L'absence d'une condamnation de ces actes répréhensibles par la communauté internationale encouragerait ces terroristes à poursuivre ces actions consternantes. Le Canada demande à ses alliés et partenaires de reconnaître que ces actes terroristes sont inacceptables et que la solidarité avec Israël est le meilleur moyen de mettre fin au conflit», a-t-il ajouté.

M. Harper a ensuite réitéré que l'appui du Canada envers Israël «est sans équivoque».

Condoléances

Hier, le gouvernement Harper a toutefois exprimé pour la première fois ses condoléances à la suite du décès de civils palestiniens innocents victimes du bombardement de Gaza par Israël.

Adam Hodge, le porte-parole du ministre des Affaires étrangères, John Baird, a déclaré à La Presse Canadienne dans un courriel que le Canada était attristé du décès et de la souffrance de civils innocents à Gaza. Mais il a ajouté que « le Hamas et ses alliés sont les seuls responsables de cette crise, qu'ils ont lancée et continuent de nourrir ».

Le critique néo-démocrate aux affaires étrangères, Paul Dewar, convient qu'Israël a le droit de défendre sa souveraineté et sa population. Mais il ajoute que cela ne doit pas servir de prétexte à une riposte qui pourrait tourner en bain de sang.

«Dans un monde idéal, notre gouvernement, le gouvernement du Canada, jouerait un rôle pour faire diminuer la violence, protéger les civils et encourager la conclusion d'un cessez-le-feu. C'est le rôle que nous continuons de prôner. Mais malheureusement, ce n'est pas ce que nous voyons de la part du gouvernement Harper», a affirmé M. Dewar dans une entrevue à La Presse.

«Je suis loin d'être ravi de la réponse de notre gouvernement. La situation, présentement, est très dangereuse. Et le Canada doit faire ce que nos alliés font déjà, c'est-à-dire appeler les deux parties à mettre fin à ce conflit, à négocier un accord au lieu d'appuyer l'une des deux parties. Car il ne peut y avoir de solution militaire à ce conflit, mais une solution politique», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le ministre John Baird a discuté de la situation à Gaza avec son homologue égyptien Sameh Shoukry, hier. Les deux hommes ont  abordé au téléphone le rôle que pourrait jouer l'Égypte afin que le Hamas cesse ses tirs de roquettes sur Israël.

Le député libéral Marc Garneau a applaudi M. Baird d'avoir demandé à l'Égypte de jouer un rôle pour trouver une solution pacifique à la crise.

En entrevue, M. Garneau a aussi affirmé qu'Israël a le droit de défendre ses citoyens contre les attaques du Hamas. Mais il a ajouté qu'il est urgent de conclure un cessez-le-feu pour éviter que le bilan des victimes ne s'alourdisse.

- Avec La Presse Canadienne

Phoot Said Khatib, AFP

Des proches pleure la mort d'un Gazaoui de 60 ans.