Le premier ministre Stephen Harper assure que son gouvernement en fait assez pour le journaliste canadien condamné à sept ans de prison en Égypte.

M. Harper a essuyé une pluie de critiques de l'opposition et d'éditorialistes dénonçant son silence, lundi, après la condamnation de Mohamed Fahmy, un journaliste qui possède la double citoyenneté égyptienne et canadienne.

La justice égyptienne reproche à M. Fahmy et à ses deux collègues d'Al-Jazira, un Égyptien et un Australien, d'avoir offert une plateforme aux Frères musulmans en diffusant des images des manifestations soutenant le président déchu Mohamed Morsi. Le parti de l'ancien président Morsi est maintenant considéré comme un groupe terroriste en Égypte.

M. Fahmy, Peter Greste et Baher Mohamed ont toujours répété qu'ils ne faisaient que leur travail. Et ils ont reçu l'appui de journalistes à travers le monde. Lundi, les gouvernements australien, britannique et néerlandais ont également dénoncé fortement les condamnations; le tribunal égyptien s'en étant aussi pris à deux journalistes britanniques et une Néerlandaise, jugés par contumace.

Pendant ce temps, Ottawa se contentait d'une déclaration écrite, signée par une ministre d'État, qui soulignait «la déception» du Canada.

Mercredi matin, alors qu'il était de passage à Roberval, M. Harper a été invité à expliquer pourquoi son gouvernement n'intervenait pas «plus fermement» dans ce dossier.

«Évidemment, je ne suis pas d'accord avec ça», a d'abord dit le premier ministre, rabrouant la journaliste qui lui avait posé la question.

«Nous avons exprimé nos préoccupations, [...] nous avons donné des services consulaires d'une façon aussi bonne que possible», a-t-il ajouté.

Selon lui, les autorités égyptiennes comprennent bien la position du gouvernement canadien. Il a assuré que cette position continuerait d'être présentée au gouvernement égyptien, mais il a refusé d'en dire plus, même si les journalistes présents à Roberval ont tenté d'insister.

Mardi, répondant aux mêmes critiques, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a dit croire que forcer la main de l'Égypte n'aiderait pas la cause du journaliste canado-égyptien.

La cause des journalistes emprisonnés au Caire a inspiré une pétition qui circule dans les médias sociaux. Et plusieurs journalistes ont diffusé des photos d'eux-mêmes bâillonnés, appelant ainsi au respect de la liberté de presse.