La chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), qui a entraîné le déclenchement des élections en Ontario en rejetant un budget perçu comme très près des préoccupations des néo-démocrates, a officiellement lancé sa campagne, mercredi, usant d'un télésouffleur pour justifier sa décision en évoquant les multiples scandales ayant éclaboussé le gouvernement libéral.

La chef Andrea Horwath a mis en doute la capacité des libéraux de mettre en vigueur les mesures inscrites dans ce budget qui prévoit une augmentation de l'impôt des plus riches et des milliards de dollars en dépenses dans le transport en commun et dans les subventions à l'emploi.

«Je me suis penchée de long en large sur les nombreuses promesses des libéraux», a dit Mme Horwath à Kitchener, en Ontario, où elle a usé d'un télésouffleur pour son discours de campagne. Un télésouffleur est généralement utilisé pour d'importants discours formels plutôt que pour un discours de campagne dans un café.

«Le même gouvernement qui n'a pas été en mesure de respecter trois promesses l'an dernier en fait plus de 70 autres cette année. Comment la (première ministre) Kathleen Wynne peut construire un navire, alors qu'elle n'a pas été capable de construire un radeau ?», a-t-elle lancé.

Les libéraux méritent «un certain temps sur le banc des punitions» après dix années de scandales, a soutenu la chef du NPD.

Depuis des mois, Mme Wynne doit affronter les contrecoups d'une décision prise par son prédécesseur, Dalton McGuinty, avant les élections de 2011 concernant l'annulation de deux projets de centrales thermiques.

Cette décision aurait coûté jusqu'à 1,1 milliard $ au Trésor public, et une enquête de la police est aussi en cours sur l'élimination de courriels provenant du bureau du premier ministre sur cet enjeu.

Malgré tout, l'autobus de campagne de Mme Wynne s'est rendu mercredi dans la circonscription anciennement détenue par M. McGuinty, disant simplement que l'ancien premier ministre avait bien servi la région et que les libéraux «comptaient une histoire merveilleuse dans Ottawa-Sud».

Le chef progressiste-conservateur, Tim Hudak, qui est dans une bataille juridique contre Mme Wynne sur les projets de centrales thermiques, a tenté de se positionner comme le seul chef comptant un véritable plan économique - bien qu'il ait été avare de détails sur sa promesse clé: créer un million de nouveaux emplois sur huit ans.

Mme Horwath et Mme Wynne tentent de jouer la carte populiste plutôt que de parler des véritables enjeux, a soutenu M. Hudak.

«Les deux autres chefs, il est clair qu'elles y vont pour un concours de personnalité», a dit le chef du Parti progressiste-conservateur.

«Si vous voulez un premier ministre qui aura un plan pour un vrai virage, regardez-moi. Jetez un oeil à mon équipe. Jetez un oeil à mon plan», a-t-il poursuivi.

Environ 9,3 millions de personnes sont appelées à voter dans 107 circonscriptions, le 12 juin prochain.