Le premier ministre Stephen Harper a repris jeudi l'argument de la pétrolière TransCanada selon lequel l'objectif du projet d'oléoduc Énergie Est n'était pas seulement d'exporter le pétrole issu des sables bitumineux albertains vers les marchés mondiaux, mais aussi d'assurer la sécurité énergétique du Canada.

M. Harper était de passage à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, où il a visité la raffinerie d'Irving Oil et rencontré le premier ministre de la province, David Alward, et le président de la pétrolière, Arthur Irving.

Il a profité de sa visite pour faire valoir que la mise en oeuvre de ce projet serait bénéfique pour les citoyens des provinces de l'Atlantique.

Des spécialistes ont toutefois émis des doutes à cet égard. Certains croient plutôt que les pétrolières s'empresseraient probablement d'envoyer le brut albertain vers le port en eau profonde de Saint-Jean puisque cela leur donnerait accès à des marchés plus lucratifs à l'étranger par navires.

Le premier ministre Harper se garde d'approuver officiellement le projet, sous prétexte qu'il doit toujours faire l'objet de processus d'évaluation indépendants des gouvernements.

Il a cependant eu de bons mots pour le projet Énergie Est lors de ses visites dans diverses provinces, dont le Québec.

«C'est important pour nous de vendre nos produits énergétiques. Et je pense que c'est une bonne idée d'avoir des solutions pancanadiennes qui vont créer des emplois et qui vont assurer la sécurité énergétique pour tout le pays», faisait-il valoir la semaine dernière à Québec.

La visite de Stephen Harper au Nouveau-Brunswick intervient une semaine après que TransCanada eut annoncé un projet d'oléoduc qui permettrait de transporter le pétrole brut de l'Alberta vers les raffineries du Québec et du Nouveau-Brunswick. Irving Oil entend de son côté construire un terminal maritime de 300 millions $ à Saint-Jean pour favoriser l'exportation du pétrole albertain vers l'étranger.