Le Canada enverra une délégation d'observateurs pour s'assurer du bon déroulement de l'élection présidentielle au Mali, annoncera vendredi matin le ministre des Affaires étrangères, John Baird.

Selon nos informations, la délégation comprendra au moins 15 personnes et coûtera environ 250 000$.

Le pays africain tente de renouer avec la démocratie après un an et demi de guerre civile, un conflit qui a été marqué par un coup d'État en mars 2012. Le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu le 28 juillet.

L'insurrection menée par des combattants islamistes basés dans le nord du pays a été suivie de près à Ottawa, où l'on craignait que la crise ne se propage aux pays voisins.

«Cette élection est importante pour nous en raison de ses implications sur la sécurité régionale, a indiqué une source gouvernementale. Nous étions préoccupés quand le gouvernement du Mali, qui était un modèle de vitalité démocratique en Afrique, est tombé dans la foulée de l'insurrection.»

En janvier, la France a lancé l'opération Serval pour déloger les islamistes qui contrôlaient le nord du Mali.

Le gouvernement Harper a soutenu cet effort en fournissant un avion de transport C-17 chargé d'acheminer du matériel militaire à la mission internationale. L'appareil a d'abord été mobilisé pour une semaine, puis pour un mois.

Paris a annoncé en avril le retrait progressif des soldats français. Une mission des Nations unies (MINUSMA) veillera au maintien de la paix.

Pressions sur le Canada

Certains observateurs, notamment l'ancien diplomate Robert Fowler, réclamaient une intervention plus forte du Canada. Mais Stephen Harper a toujours refusé d'envoyer des troupes dans une mission de combat. Tout au plus certains membres des forces spéciales ont été déployés pour protéger des actifs canadiens sur le terrain.

Ottawa a plutôt privilégié l'aide humanitaire dans son intervention au Mali, annonçant en mai une aide de 75 millions pour appuyer les efforts en santé, en éducation et dans la lutte à la malnutrition.

Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a maintes fois martelé qu'il souhaitait voir la tenue d'élections dans les meilleurs délais. Il avait salué en janvier l'adoption d'une «feuille de route» pour la transition démocratique.